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Détournement de fonds : Marine Le Pen en mauvaise posture pour la présidentielle de 2027

Annoncée comme candidate du Rassemblement national (RN) à la prochaine présidentielle de 2027, Marine Le Pen risque bien de ne pas pouvoir se présenter. En cause, le retour d’une affaire de détournement portant sur des emplois fictifs impliquant le leader du parti d’extrême droite, ainsi qu’une dizaine d’autres membres, et susceptible de déboucher sur une enquête du Parquet de Paris.

Marine Le Pen est accusée d’avoir utilisé des fonds réservés aux membres du Parlement européen pour financer les activités de son parti politique. Une estimation de 6,8 millions d’euros ayant été avancée en 2018 pour la période allant de 2009 à 2017, tout en sachant que les faits seraient antérieurs et remonteraient à 2004.

Cette affaire rappelle la controverse née suite à la rencontre du 18 janvier de l’année en cours entre la cheffe de file du RN et Macky Sall, le président du Sénégal à Dakar. En effet, dans une lettre ouverte adressée au dirigeant sénégalais en mars dernier, Cheikh Hadjibou Soumaré, opposant et ancien chef du gouvernement sous la présidence d’Abdoulaye Wade, soupçonnait la conclusion d’un accord matérialisé par un don à l’invitée française d’un montant de 12 millions d’euros. Une missive qui n’avait pas du tout été du goût du chef de l’Etat, puisque quelques jours après sa publication, son auteur a été convoqué et placé en garde à vue au commissariat central de la capitale.

Habituellement mesuré dans ses prises de parole, Cheikh Hadjibou Soumaré en avait surpris plus d’un par sa sortie, au point de susciter la polémique au sein des milieux politiques locaux. Depuis lors, il fait l’objet d’un contrôle judiciaire dont on ne connaît toujours pas le motif. Mais, aujourd’hui que la justice française cherche à épingler Marine Le Pen sur fonds de financements illicites, les allégations faites au sujet de sa rencontre et le président, Macky Sall, sont-elles toujours autant farfelues ? En cas de condamnation, Marine Le Pen serait interdite de participation à l’élection présidentielle de 2027.

S’il est évident qu’une procédure judiciaire compliquerait les perspectives de la patronne du RN dans sa course à l’Elysée, il est, cependant, difficile de ne pas y voir la main invisible des autorités françaises, qui ont tout à gagner du discrédit s’abattant sur Marine le Pen, leur opposante politique la plus sérieuse. Conscientes de la fracture de plus en plus large qui les sépare du peuple français, les équipes d’Emmanuel Macron semblent avoir déjà véritablement lancé la préparation du successeur de leur leader, après avoir entretenu, tout au long de cet été, l’idée que Gérard Darmanin soit le candidat le plus présidentiable parmi leurs effectifs.

Paul-Patrick Tédga

Source: https://www.afriqueeducation.com

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