Dans leur tentative de boycotter les examens de fin d’année, des enseignants se sont fait interpeller et gazer dans certaines localités par les éléments des forces de l’ordre, déployés par le gouvernement de la Transition pour sécuriser les centres d’examen. Ce qui n’a pas empêché la fermeture de certains centres par les syndicalistes.
Dans la quête de l’application de l’article 39 de leur statut, le directoire de la Synergie des syndicats de l’Education signataires du protocole d’accord du 15 octobre 2016 a instruit à ses militants, conformément à l’article 121 de la Constitution, d’aller à la « désobéissance civile » . A cet effet, ils ont demandé la mobilisation générale et totale de tous les enseignants pour la fermeture jusqu’à nouvel ordre de toutes les structures de l’Education, à compter d’hier lundi, sur toute l’étendue du territoire national.
Cette décision des syndicalistes a coïncidé avec le début des examens des Brevets de Techniciens (BT 1 et 2). Ainsi, pour contrecarrer la Synergie des syndicats, le gouvernement de la Transition a déployé un important dispositif sécuritaire devant tous les centres d’examens.
Dans les centres de l’Académie de Bamako, Rives Gauche et Droite, malgré une forte mobilisation des enseignants, les candidats ont pu composer grâce aux forces de l’ordre. Elles ont su repousser les tentatives des enseignants sans pourtant faire usage de gaz lacrymogène.
Un des candidats nous a confié qu’il est très difficile de faire des examens dans de telles conditions. » Nous demandons aux autorités et à nos professeurs de dialoguer et de trouver un terrain d’entente. C’est notre avenir qui est en jeu. Nous n’avons pas l’habitude de composer devant un tel dispositif sécuritaire. Il y a beaucoup de mes camarades qui ont eu peur en voyant ce dispositif « , a-t-il précisé.
Par contre, à Sikasso, Kayes, Nioro et San, des enseignants ont été interpellés, gazés. En effet, ces enseignants ont voulu, par la force, s’opposer à la tenue de ces examens. Ainsi, ils ont été repoussés par les éléments des forces de sécurité, qui ont fait usage de gaz lacrymogène et ont procédé à des arrestations. Mais, selon des syndicalistes, tous les centres d’examen de Tombouctou et Ansongo sont fermés.
Faire le bilan de la journée
Selon le porte-parole de la Synergie, Ousmane Almoud, le gouvernement est en train de duper le peuple malien et d’anéantir la fonction enseignante. » Ce qui se passe maintenant est tout sauf des examens. Après, nous allons faire un bilan définitif de la journée d’aujourd’hui. Ensuite, nous allons voir les alternatives à utiliser. Car, nous sommes face à un régime qui a opté pour la force et veut anéantir la fonction enseignante « , a-t-il déploré.
38.984 candidats répartis dans 1666 salles
Il a, par ailleurs, annoncé que les négociations vont se poursuivre entre les deux parties, demain, au ministère de l’Education Nationale. » Le gouvernement nous a convié pour la reprise des travaux de conciliation demain. Nous n’allons pas négocier tant qu’un de nos militants sera en prison. Notre objectif demain est de signer soit le procès-verbal de conciliation soit de non-conciliation « , a-t-il fait savoir.
A noter que la ministre de l’Education Nationale, Sidibé Dédéou Ousmane a procédé au lancement des épreuves au complexe scolaire Carnot des 1 008 logements de Bamako Rive Droite. Au total, ils sont 38.984 candidats répartis dans 1 666 salles pour 116 centres à travers le territoire national.
Avant d’ouvrir la première enveloppe contenant les sujets, elle a prodigué des conseils aux candidats et aux surveillants par rapport à la fraude et la tricherie.
Abdoul DEMBELE
Source : l’Indépendant