L’insécurité a de nouveau déstabilisé la quiétude dans le centre du pays par le fait des massacres perpétrés la semaine dernière contre des civils. Cette guerre imposée n’est pas seulement asymétrique, mais elle est aussi économique que nos dirigeants doivent prendre à bras le corps afin de mettre un terme aux hécatombes et de faire retourner des administrations dans les zones reculées.
Le Mali a observé la semaine dernière, un deuil de trois jours décrété par les autorités suite aux attaques terroristes contre Dialassagou et deux villages environnants, Dianweli et Deguessagou dans le cercle de Bankass. Des attaques attribuées à la Katiba Macina, de Amadou Koufa une branche terroriste affiliée à al-qaïda au maghreb islamique, ont causé la mort de plus de 130 personnes. C’est le pire des massacres faits, après ceux perpétrés à Ogossagou, en juin 2019 contre des paisibles citoyens dans le même centre. Sous le choc, les jeunes de la localité, ont entamé le mardi 21 juin, une désobéissance civile pour réclamer plus de sécurité de la part des autorités militaires accusées d’être passives face aux multiples appels d’alertes de la présence djihadistes. Par ailleurs, ces menaces terroristes contre le cercle de Bankass, considéré comme une zone agricole importante, risqueraient de compromettre sa sécurité alimentaire déjà fragile depuis des années due à l’insécurité qui continue à faire des déplacés. Selon nos analyses, l’ampleur du terrorisme dans ces zones ciblées est à la fois, liée à une question de survie dans la mesure où des pressions sont imposées aux citoyens quasiment abandonnés à leur propre sort. Toutes choses qui les emmènent à signer des pactes de non-agression avec des terroristes, comme la seule alternative possible de paix. Mais également, le phénomène s’expliquerait par le manque des services sociaux de base dans lesdites localités qui motivent en grande partie, des jeunes à adhérer aux idéologies obscurantistes radicales. De même, des divergences sont remarquables au sein de l’opinion nationale sur la gestion de cette crise par l’armée qui est accusée de mettre du retard à ses interventions. Face à ces crises récurrentes, l’heure ne devrait plus être aux justifications, mais plutôt à l’adoption des mesures de sécurité pérenne pour sauver des vies humaines tout en assurant la période hivernale en vue. Pour répondre efficacement à la demande sécuritaire à Bankass et même au centre de notre pays, la seule implication des autorités ne peuvent à elle seule combler le vide sécuritaire. Au-delà de la part de responsabilité des communautés locales, les leaders religieux y sont interpellés aussi à prêcher davantage dans les lieux de cultes, de la tolérance islamique contrairement exercée par ces groupes radicaux qui sèment de la terreur dans le centre. Enfin, il serait tout de même difficile à éradiquer ces atrocités, sans une réelle volonté politique et juridique de la classe dirigeante. Puis que c’est elle qui devrait, en toute responsabilité, augmenter des effectifs d’hommes apables d’occuper des zones, une fois libérées aux mains des djihadistes. Aussi, des équipes aériennes doivent être en permanence mobilisées pour anticiper et voler au secours de la population en détresse.
Yacouba COULIBALY