Kabagambe a été tué lorsqu’il s’est rendu au bar de la célèbre plage de Barra da Tijuca le 24 janvier pour demander des arriérés de salaire. Le montant en jeu était de 200 real, soit un peu moins de 33 €.
Les images de vidéosurveillance diffusées par la police montrent Kabagambe battu au sol et les mains attachées dans le dos après avoir perdu connaissance. Après cela, le jeune homme a également été battu à coups de bâton. Il a finalement succombé aux blessures de sa poitrine. Trois suspects ont été arrêtés jusqu’à présent.
Le meurtre du Congolais a suscité une grande indignation au Brésil. Dans 20 villes, dont São Paulo, Rio de Janeiro, Salvador et la capitale Brasilia, les gens sont descendus dans la rue pour réclamer de lourdes peines pour les auteurs de ces actes.
Histoire de l’esclavage
Douglas Belchior, l’une des principales voix du réseau Coalizão Negra Por Direitos et l’une des forces motrices des manifestations, a déclaré que le meurtre du jeune homme était le résultat d’un racisme profondément ancré dans la société brésilienne. Selon lui, il y a un décès de Noir toutes les 23 minutes au Brésil. “Ici, nous avons un George Floyd toutes les 23 minutes”, dit-il. “Toutes les 23 minutes, nous avons un Moïse.”
Selon M. Belchior, ce n’est pas un hasard si le Brésil a été le dernier pays d’Amérique du Sud à abolir l’esclavage. “Le Brésil est un pays construit sur l’esclavage. C’est le pays où l’esclavage a été autorisé le plus longtemps et le dernier pays du continent américain à interdire l’esclavage”, dit-il. Les racines du racisme au Brésil, dit-il, se trouvent donc ici.
Élections présidentielles
Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a une résidence à quelques minutes de l’endroit où le meurtre a eu lieu, n’a pas encore réagi à la nouvelle. L’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva a fermement condamné le meurtre. Des élections présidentielles auront lieu au Brésil dans le courant de l’année.
Kabagambe a fui la ville de Bunia, dans le nord-est du Congo, pour se réfugier au Brésil à l’âge de 13 ans, après que sa grand-mère ait été violemment tuée. Depuis 2000, plus de 2.500 Congolais ont été reconnus comme réfugiés au Brésil.
Les proches de Kabagambe ont exprimé leur gratitude sur les réseaux sociaux à tous ceux qui ont participé aux manifestations.
Par: 7sur7.be