En prélude du sommet des chefs d’États de la Cédéao sur le Mali et la Guinée qui se tient ce dimanche 12 décembre, des milliers de personnes se sont réunis cet après-midi à Bamako. Tous affichent leur soutien aux autorités maliennes. L’institution sous-régionale réfléchit, elle, à des mesures de sanctions plus restrictives contre le Mali qui semble se diriger vers le non-respect de ses engagements d’une transition qui devrait prendre fin en février prochain.
Sur une scène posée au centre de la place de l’Indépendance, des dizaines de personnalités, dont Madani Soumail Dramé, se succèdent au micro pour haranguer la foule qui leur fait face. L’objectif pour ces quelques milliers de Maliens est de montrer leur soutien aux autorités en vu d’une prolongation de la transition. Et tout comme dans les salons, l’argument invoqué en priorité par beaucoup, comme Madani Soumail Dramé, est la lutte contre l’insécurité.
« La guerre est partout, des tueries se produisent dans toutes les régions, de plus en plus de personnes deviennent des réfugiés et viennent se rajouter au nombre des habitants des grandes villes. La situation est très complexe et si on doit parler d’élections ce sera compliqué de les organiser. Nous pensons que lorsque le pays retrouvera un semblant de quiétude nous pourrons organiser des élections. »
Demande de clémence
Si certains craignent que le prochain sommet de la Cédéao soit l’objet de représailles pour non-respect des délais et fustigent l’organisation sous-régionale, d’autres comme Cissé Ramata Sissoko espèrent sa clémence et son accompagnement.
« La sanction ne peut que punir les pauvres de ce pays, et ces pauvres sont des Africains, sont des Maliens pour qui nous avons beaucoup de respect et la Cédéao est composé de pays frères qui comprennent cela. Et moi je ne doute pas, je suis sûr qu’il y aura des solutions, il n’y aura pas de sanctions, le Mali s’en sortira et la Cédéao comprendra que cette transition est une solution pour le moment, pour notre pays, et nous n’avons pas besoin d’autres problèmes. »
Pour trancher sur les suites à donner à la transition et sur les réformes à appliquer, les autorités maliennes organisent des assises nationales de la refondation. Celles ci démarrent aujourd’hui au niveau communal. A noter tout de même que certains partis et organisations ont décidé de ne pas y participer.