Les autorités maliennes viennent de décider des mesures pour faciliter le trafic routier entre la Guinée et le Mali.
L’application d’un délai de franchise de trente jours aux marchandises maliennes au lieu de dix-sept jours actuellement appliqué par les armateurs ; la réduction du coût de la caution de détention de conteneurs à l’instar des autres ports de la sous-région ; la mise en place de numéros verts dans les deux pays pour dénoncer les pratiques anormales sur les corridors et la désignation d’interlocuteurs en cas de problèmes ; l’arrêt immédiat des perceptions illicites opérées lors du franchissement de la frontière ; le rétablissement par la Guinée du trafic voyageur inter-Etats en autorisant la circulation des cars maliens sans rupture de charge ; la mise à disposition du Mali d’une enclave pour la réalisation des creux pétroliers, des silos vraquiers et des terminaux dédiés aux marchandises maliennes, telles sont les mesures de facilités envisager par le gouvernement malien et guinéen afin de relancer le trafic routier. Ces mesures visent, selon les deux pays, à renforcer la promotion des échanges, lutter contre les tracasseries routières et rendre compétitif l’axe Bamako-Conakry.
Cette relance est la conséquence de l’embargo imposé au Mali par la Cédéao, qui n’a pas facilité l’exportation de certaines marchandises maliennes. Parmi les deux ports qui ont autorisés l’acheminement des produits au Mali, figure celui de Conakry. C’est pourquoi, les autorités maliennes par reconnaissance, ont décidé de se « tourner » vers le port de Conakry et en faire désormais la route privilégiée en tout cas pour au moins le transport du coton, le carburant (ravitaillement des besoins de l’Etat).
Les mesures envisagées permettront également aux opérateurs économiques de bénéficier des allégements. Si toutes les mesures sont appliquées à la lettre, tout porte à croire que dans les mois à venir, des operateurs économiques qui ravitaillent Bamako vont tenter le port de Conakry, qui est d’ailleurs le port le plus proche. Il faut dire que malgré les franchises, il est difficile de contourner le port de Dakar et d’Abidjan. Les operateurs dont les marchandises ont pour destination Kayes, Nioro, Nara, Diema, Kolokani vont surement continuer à transiter par Dakar. Pour le ravitaillement de Sikasso, Koutiala, Mopti et le Nord, le port d’Abidjan (qui fait presque 10 fois celui de Conakry) reste le port par excellence pour les marchandises maliennes.
En attendant l’application des mesures, le ministre des Transports du Mali, Madina Sissoko a visité le chantier de construction du nouveau quai conventionnel de 100 hectares à l’Est du Port de Conakry, sur le parking des camions et sur la pénétrante. L’objectif était d’échanger avec les responsables du groupe Albayrak Holding, pour voir quelles sont les solutions qui ont été apportées par cette entreprise pour améliorer la qualité et la quantité des services en faveur des opérateurs économiques du Mali.
Mamadou Sidibé
Source : Arc en Ciel