Organisé par l’APCAM, le SIAGRI continue jusqu’au 13 mai. Il donne un coup de projecteur sur les réussites des acteurs du monde rural ( agriculteurs, pêcheurs et éleveurs). C’est surtout une foire-exposition qui se tient tous les deux ans. Cette 7è édition est très appréciée par le grand public.
Organisé en différents pavillons, dont chaque bloc est occupé par les exposants nationaux et internationaux, le SIAGRI, c’est aussi une organisation en plusieurs zones réparties par thèmes (bovins, ovin, canins…). Nous nous sommes intéressés, en premier lieu, à l’univers de l’élevage et à ses filières. Cet espace est occupé par un rassemblement d’animaux de toutes espèces, de toutes tailles et de tous gabarits (des ruminants en passant par la volaille et les poissons). Le salon surprend par les nombreuses variétés d’animaux, la diversité et la richesse des produits exposés. Hamidy Diallo a apporté l’un de ses bœufs qui pèse 1,5 tonne. Pendant la visite des stands, le président Ibrahim Boubacar Kéita s’est félicité de la réussite de l’insémination artificielle. Cette technique a permis au Mali de se hisser au rang des plus grands pays producteurs de lait. Un autre participant a présenté une vache qui produit quotidiennement 25 litres de lait grâce à l’insémination artificielle.
Du côté de la pisciculture, des innovations sont à saluer avec l’introduction des cages flottantes. Des pêcheurs bozos ont apporté des poissons de l’espèce capitaine qui pèsent plus de 60 kg chacun. A côté d’eux, Mme Sirebara Fatoumata tire son épingle du jeu avec la maîtrise de l’aquaculture qu’elle promeut au niveau de son stand afin d’attirer la nouvelle génération vers cette nouvelle technique de pêche. Pour dire que le salon est une école où l’on apprend beaucoup de choses intéressantes.
Dans les pavillons A, B jusqu’à F, ce sont des produits céréaliers et filières végétales qui sont exposés. Dans cet espace bien achalandé et animé par la musique, le visiteur découvre les céréales dans toutes ses diversités. On y trouve les différentes innovations, les produits transformés tels que la viande séchée, le fonio, les jus de fruits naturels, le miel, les légumes et fruits qui gardent toutes leur fraîcheur. En un mot, le thème de cette année qui porte sur l’agroalimentaire, a toute sa raison d’être.
Une des particularités de ce salon est qu’on y trouve le marché des condiments communément appelé «wonida de place koro « qui s’est transporté sur cet espace réservé aux exposants nationaux et internationaux. Au niveau de ce marché des condiments, on peut s’approvisionner en toutes sortes de condiments, sans aller en ville, notamment les oignons, tomates, pomme de terre, choux, aubergines… Pour Mariam Diarra, le salon est une aubaine pour les petites commerçantes qui peuvent faire des bénéfices, mais également se faire connaître des clients. “ Nouer des relations nous est utile même après le salon», s’est réjouie l’exposante.
Le textile n’est pas resté en marge de cette 7è édition. En effet, les exposants ont présenté dans leurs stands des pagnes et tissus traditionnels tissés et à 100% coton. Les pays exposants dans ce domaine sont majoritairement composés du Burkina Faso, du Bénin et du Togo.
Enfin, «ventre vide n’a point d’oreilles» dit l’adage. Les organisateurs ont voulu que le Siagri soit aussi la vitrine de la gastronomie d’ici et d’ailleurs avec des mets de différents pays. Chacun y trouve son compte. Cet endroit est fréquenté aussi bien par les exposants, les organisateurs que les visiteurs qui viennent s’approvisionner en nourritures et boissons locales et industrielles. Même si les prix ne sont pas à la portée de tous, cet univers promet un dépaysement gustatif. Concernant l’aspect économique, on peut se permettre de dire que le SIAGRI est devenu la plus grande manifestation agricole et demeure plus que jamais le rendez-vous incontournable pour les acteurs des sous secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.
A l’issue de la visite des stands, plusieurs visiteurs et exposants se sont dits satisfaits pour ce début du salon et souhaitent que l’événement se tienne chaque année au lieu de tous les deux ans. Pendant plus d’une semaine, des débats sur les opportunités, les avantages qu’offrent les secteurs, se tiendront et sont ouverts au public. L’occasion aussi pour certains participants de présenter des projets innovants.
Anne-Marie KEÏTA
Source: Essor