L’imam Mahamoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali a animé un grand meeting d’information et de sensibilisation de la communauté musulmane sur les dangers d’une guerre ethnique qui guettent notre pays, avec les récentes tensions à Macina et Niono entre agriculteurs et les éleveurs avec des dizaines de pertes en vies humaines. Le leader charismatique du HCIM n’est pas passé par quatre chemins pour témoigner son soutien inconditionnel au président IBK, dont il comprend le silence, dans ces moments de turbulences, et lui conseille de travailler pour l’intérêt des Maliens.
Le Delta central du Mali est en proie à des conflits intercommunautaires ces derniers temps inquiète les leaders religieux de notre pays. C’est pour apaiser les esprits et marquer son soutien au président IBK que le Haut Conseil islamique du Mali a rassemblé les fidèles musulmans pour se pencher sur la question. Car il faut informer et sensibiliser avant qu’il ne soit trop tard. Ces affrontements, « extrêmement graves » selon les termes de Mahamoud Dicko, doivent être pris au sérieux par l’ensemble du peuple afin d’y trouver une solution définitive. C’est donc pour préserver notre grande nation, bâtie sur des civilisations de plusieurs millénaires, que les musulmans venus des quatre coins du Mali se sont retrouvés au Palais de la culture, pour prôner la cohabitation multiraciale, multiethnique et multi religieuse, une richesse indéniable de notre pays.« Tout Touareg n’est pas rebelle et tout Peulh n’est pas djihadiste », a martelé l’imam Dicko, qui a invité ses concitoyens à ne pas créer l’amalgame.
Un plan C de la France après l’échec des plans A et B…
A y voir de très près, les affrontements sont les résultats de manipulations savamment orchestrées par l’ancienne puissance coloniale afin de diviser le pays pour mieux piller ses ressources et matières premières, détaille Mahamoud Dicko.
Le plan A, comme on pourrait le nommer, a été la volonté cachée de la France de fragiliser notre société en instaurant un nouveau Code de la famille, rejeté en bloc par les leaders religieux et la société civile à l’époque, sous Amadou Toumani Touré.Ce qui interdirait l’excision des filles, une pratique en vogue dans les milieux religieux. Sur ce plan, la position de Mahamoud Dicko et conseillers est très claire : « Nous ne reviendrons pas sur cette décision ».
L’échec du plan A de la France ne lui a pas laissé d’autres choix que de tenter, à travers un plan B mieux planifié mais plus dangereux que le premier, d’inciter les populations des régions septentrionales du pays à se rebeller contre le l’Etat central. Comme au Congo, en Côte d’Ivoire et en Centrafrique, la France va jouer sur la fibre ethnique afin de déclencher une guerre constamment alimentée de revendications séparatistes, en déstabilisant les régimes qui refusent de se prêter à son jeu. C’est ainsi que les groupes ethniques minoritaires à Kidal, Gao et Tombouctou, les Touaregs principalement, sont soutenus depuis Paris et Alger, dans le but de faire du nord une zone de non-droit, objet de trafics en tout genre.
« Combien de cargos décollent du Nord chaque jour avec un contenu non identifié, pour une destination inconnue ? Même l’Etat malien n’a pas les moyens de connaitre ce qui s’y passe. Seule la France et quelques mouvements terroristes y règnent en maitres absolus. Même en atteignant partiellement son objectif, la France n’est pas satisfaite des résultats de ses actions macabres. Et comme il n’y a jamais deux sans trois, l’objectif que vise l’Elysée, après avoir déstabilisé le nord, c’est de donner le coup de grâce à notre peuple en créant des conflits intercommunautaires », c’est-à-dire, déstabiliser le pouvoir central et affaiblir tout président qui s’écarterait de ses intérêts. Ce plan C, sera synonyme d’échec. Les religieux l’ont compris déjà : « personne ne détruira notre pays de mon vivant », a averti l’homme de Dieu, Mahamoud Dicko.
IBK pris en otage…
IBK serait-il pris en otage par la France ? En tout cas, Mahamoud Dicko demande au président de la République de résister car il a le soutien total du peuple et tous ceux qui l’ont porté au pouvoir en 2013. La France ayant échoué dans ses précédentes missions, ne va certainement pas baisser les bras en infiltrant le pouvoir en place grâce à son réseau d’espions, des traitres apatrides, à la solde de l’Elysée. C’est pour cela que Mahamoud Dicko invite le gouvernement à communiquer davantage avec la population pour déjouer les pièges de l’ennemi. Aux journalistes, le président du HCI demande de la retenue car tout ne se dit pas et ne s’écrit pas.
Aliou Badara Diarra
Honorable Modi N’diaye, député URD :
L’élu de Baraouéli était aussi au meeting du Haut Conseil
Islamique sur les tensions entre éleveurs et agriculteurs dans le centre du pays. Il a appelé les parties à plus de retenue et informe que son parti, à travers ses démembrements dans les zones concernées, joue sa partition.
Quels sont vos impressions après ce meeting ?
Je suis là en tant que représentant de mon parti, l’URD, qui a été invité à ce meeting dédié à la sensibilisation des populations sur ce qui s’est passé dans le Centre du pays et concernant les conflits intercommunautaires. Ce qui se passe aujourd’hui au Centre est très grave. Nous devons faire tout ce qui est de notre possible pour circonscrire la crise. Le pays est déjà fortement secoué par la crise sécuritaire, ce qui exacerbe les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Il est vrai que de tels conflits ont toujours existé dans notre histoire récente. Mais les mécanismes au niveau local étaient suffisamment efficaces pour circonscrire ces crises. Cependant, la nouvelle dimension a aggravé cette crise. Nous devons faire en sorte que les populations comprennent qu’il n’y pas de gagnants dans un tel conflit. L’Etat doit également jouer pleinement son rôle pour éviter que les populations ne règlent eux-mêmesleurs problèmes. Le meeting était donc l’occasion de sensibiliser les populations en mettant en avant l’Islam, comme étant le moyen qui nous unit tous, et qui doit nous écarter de ces crises. C’est le message du président du Haut conseil islamique du Mali.
Comment votre parti, l’URD, s’organise-t-il pour sensibiliser la population pour la stabilité et la paix ?
A travers nos démembrements, partout dans le pays et spécifiquement dans la zone concernée, nous faisons tout pour expliquer aux populations que le vivre ensemble est l’élément le plus important. Nous sommes partisans de toute initiative capable d’apaiser les esprits pour une résolution rapide des conflits, afin que nous puissions vivre ensemble dans la diversité. L’Islam peut y contribuer beaucoup.
Propos recueillis par ABD.