“Tout en appelant au calme et à la sérénité de nos concitoyens, l’Etat du Sénégal a pris toutes les mesures pour garantir la sécurité des personnes et des biens”, a déclaré dans la nuit le ministre de l’Intérieur Antoine Diome au terme de l’une des journées de contestation politique les plus meurtrières depuis des années dans le pays.
Des hommes portant treillis et fusils de guerre ont été positionnés en différents points de Dakar, capitale habituellement grouillante aux rues à présent désertées et à l’activité quasiment paralysée.
Dans la crainte des saccages, les magasins sont restés fermés le long de rues entières portant encore les traces des violences de la veille. L’université en particulier a été le théâtre d’affrontements prolongés et d’importantes destructions.
Des étudiants ont rapporté avoir reçu la consigne de quitter le campus et cherché à grand-peine à rassembler leurs affaires avant de trouver un moyen de transport pour les emmener ailleurs.
De très nombreux Dakarois ont décidé de ne pas se déplacer par peur pour leur sécurité ou faute de pouvoir trouver un moyen de transport.
Restriction des réseaux sociaux
Le gouvernement a reconnu avoir restreint les accès aux réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp ou Twitter pour faire cesser selon lui “la diffusion de messages haineux et subversifs”.
Plusieurs quartiers de Dakar, la Casamance et différentes villes ont été en proie jeudi à une nouvelle flambée causée par la situation de l’opposant Ousmane Sonko, le plus farouche adversaire du président Macky Sall, engagé depuis deux ans dans un bras de fer acharné avec le pouvoir pour sa survie judiciaire et politique.