Ce projet vise à lutter contre la fraude dans les secteurs publics, le gouvernement. Il s’agit dit-il de mettre en place une base de données fiables sur les effectifs des fonctionnaires de l’état et des collectivités territoriales.
Le projet de 14 mois sera réalisé en quatre phases dont le recensement et l’enrôlement des agents, l’intégration des données biométriques et la production des cartes d’agents. Après cette étape les données seront comparées à celles du RAVEC. Selon le ministre de la refondation de l’état, de nombreux dysfonctionnement ont été constatés, dans la gestion des ressources humaines de l’État et des collectivités territoriales. « On dénombre quatre cent (400) enseignants qui perçoivent annuellement et de façon indue la somme de plus d’un milliards 37 millions de francs CFA », selon Ibrahim Ikassa Maiga. « Dans l’objectif de la maîtrise des dépenses publiques, l’accroissement continue de la masse salariale demeure une préoccupation majeure de l’État », précise-t-il .
Des syndicats d’enseignants dénoncent « une stigmatisation »
La synergie des Syndicats signataires du 15 octobre, dit avoir été choquée par le seul exemple pris sur les enseignants. Elle confirme la convocation de certains enseignants au service de contrôle de l’état. « J’étais dans la salle, j’ai été très choqué de l’apprendre », martèle le porte-parole des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016. Selon Ousmane Almoudou, « on pouvait prendre l’exemple sur d’autres corps ». Il poursuit en soulignant qu’ils ont des exemples « des enseignants qui ont été convoqués au service des contrôles de l’État. A la suite des contrôles, il s’est avéré que ce ne sont pas des enseignants qui le perçoivent. Ça doit être les gestionnaires de salaires qui perçoivent ces doubles salaires »
Au cours du lancement du projet, le Président de la transition a indiqué que « certains agents de l’état vont jusqu’à modifier leur âge afin de repousser leur départ à la retraite ». Le Colonel Assimi Goïta a déclaré que l’État empêchera la fraude et assurera un emploi efficient des agents.
Il faut rappeler qu’en 2018, un contrôle physique effectué avait décelé 10.000 enseignants fictifs sur les 16.000 que comptent les écoles communautaires.
« Les auteurs encourent une peine de 3 à 5 ans de prison »
Certains juristes invitent les autorités à plus de rigueur dès le début du recrutement et l’identification des enseignants. Une situation qui permettra d’éviter les erreurs matérielles notamment les cas de doublons expliquent-ils. Selon Ibrahim Ben Mamata Touré, les auteurs de telles pratiques encourent une peine de 3 à 5 ans de prison en plus de la radiation du corps enseignant.
Ibrahim Ben Mamata Touré, juriste :
Source: Studio Tamani