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Des échanges virulents sur la Russie, l’Europe et les chiffres

Des échanges vifs dès les premières minutes: le débat télévisé entre les deux finalistes de l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, a donné lieu mercredi soir à des accrochages virulents, notamment sur la question de la Russie et de l’Union européenne.

 

Après avoir échangé une rapide poignée de main et un bref sourire à leur arrivée sur le plateau de TF1 et France 2, le président centriste et la candidate d’extrême droite (Rassemblement national) ont rapidement lancé les premières hostilités, Mme Le Pen attaquant le bilan d’Emmanuel Macron qu’elle juge mauvais, celui-ci accusant sa rivale de proposer un programme qui n’a “ni queue ni tête”.

Pouvoir d’achat

Sur le pouvoir d’achat, préoccupation majeure des Français, les deux candidats ont affiché leurs désaccords sur les effets des mesures prises depuis cinq ans et sur les mesures à venir, dans le cadre de leur programme de campagne, dans des échanges assortis de nombreux chiffres divers. “Je vous ai entendu avec votre gouvernement vous réjouir d’avoir augmenté le pouvoir d’achat des Français, moi je n’ai vu que des Français me dire qu’ils n’y arrivaient plus, qu’ils n’arrivaient plus à boucler les fins de mois”, a fustigé Mme Le Pen, avant d’ironiser sur “le Mozart de la finance” au “bilan économique qui est très mauvais” et “un bilan social qui est encore pire”.

Tensions sur le volet ukrainien

Le ton est encore monté d’un cran entre les deux adversaires à l’évocation du conflit qui fait rage en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février. “Vous avez été, je pense, l’une des premières responsables politiques européennes, dès 2014, à reconnaître le résultat de l’annexion de la Crimée”, a dénoncé M. Macron, faisant référence à l’annexion non reconnue par la communauté internationale de la péninsule ukrainienne par Moscou.

“Vous dépendez de M. Poutine”

“Vous l’avez fait pourquoi ? (…) Parce que vous dépendez du pouvoir russe et que vous dépendez de M. Poutine”, a-t-il ajouté dans une allusion à un prêt de 9 millions d’euros contracté en 2017 par le parti d’extrême droite de Mme Le Pen auprès d’une banque russe. “Je suis une femme absolument et totalement libre”, a rétorqué sa rivale, en affirmant qu’aucune banque française ne lui avait accordé de prêt à l’époque et qu’elle n’avait “d’autre dépendance que de rembourser son prêt”. “Je soutiens une Ukraine libre qui ne soit soumise ni aux États-Unis ni à l’Union européenne ni à la Russie, voilà ma position”, a-t-elle ajouté.

Tensions sur le volet européen

La virulence des échanges s’est poursuivie sur la question de l’Union européenne, Mme Le Pen démentant les accusations selon lesquelles elle souhaiterait toujours faire sortir la France du bloc. “Je veux faire évoluer cette organisation européenne, mais M. Macron, je ne pensais pas que vous tomberiez dans une forme de complotisme, je ne souhaite pas en sortir”, a ironisé la candidate. “Vous n’êtes pas claire, votre projet quand on remet brique à brique les choses en place, c’est un projet qui ne dit pas son nom mais qui consiste à faire sortir de l’Europe”, a répliqué M. Macron.

Tentation de l’abstention

Ce duel est la réédition de celui de 2017, et une partie des électeurs de gauche, notamment ceux ayant voté pour le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, sont méfiants ou tentés par l’abstention. Le débat ne bouleverse habituellement pas les dynamiques d’intentions de vote. Mais cette fois, il pourrait remobiliser certains électorats et “déplacer davantage de voix que ce qu’on a observé depuis le début de la Ve République” en 1958, selon Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos.

Divergences multiples

Marine Le Pen “joue sur la proximité avec le ressenti des gens, quitte à paraître simpliste” et Emmanuel Macron “la ramène au réel, quitte à paraître infect d’arrogance et donneur de leçon”, a estimé sur Twitter la politologue Chloé Morin. À quatre jours du second tour, les sondages donnent invariablement l’avantage au président sortant, avec 54 à 56,5% des intentions de vote contre 43,5 à 46% pour la candidate d’extrême droite. Un écart beaucoup plus serré qu’en 2017 où M. Macron l’avait emporté avec 66% des suffrages.

“Climato-sceptique” contre “climato-hypocrite”

Outre les questions internationales, les deux candidats divergent sur presque tout: des retraites à l’écologie. Emmanuel Macron a accusé Mme Le Pen d’être “climato-sceptique”, cette dernière lui répondant qu’il était “climato-hypocrite”.

Source : 7sur7.be

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