Le départ des aides ménagères ou «bonnes à tout faire» est vécu dans certaines familles à Bamako comme un véritable calvaire eu égard au rôle que celles-ci jouent au quotidien.
Elles sont identifiables dans les rues comme dans les familles à travers leur mode d’habillement. Il s’agit des aides ménagères qui quittent leurs villages pour venir travailler à Bamako et dans d’autres principales villes pendant la saison sèche, avec comme l’objectif de retourner à la veille de l’hivernage avec des trousseaux de mariage.
Elles sont recrutées pour la plupart par les femmes qui ont du mal à se séparer d’elles au moment de leur retour. Un moment émouvant pour les aides ménagères car la plupart d’entre elles sont confrontées à des problèmes de recouvrement d’argent. En effet, après plusieurs mois accumulés, certaines ont du mal à rentrer en possession de leur dû. Souvent, des employeuses de mauvaise volonté inventent toute sorte d’alibi pour ne pas donner la totalité de leur argent. Dès fois, elles (aides ménagères) retournent dans leurs villages laissant derrière elles leur argent.
De leur côté, les femmes qui emploient ces aides ménagères sont aussi confrontées à des problèmes après leur départ surtout celles qui travaillent dans l’administration publique ou privée. Pendant les trois mois d’absence des «bonnes», ces femmes crèvent de soucis.
Ainsi, dans un témoignage, une employée de l’administration, Djénèba, nous a confié ceci : «Je gère mal ce moment de départ des bonnes parce qu’elles m’aident beaucoup quand je pars au travail. C’est elles qui s’occupent de la maison et des enfants. Mais, ce qui est réconfortant, c’est que ce calvaire ne dure que 3 mois».
Se prononçant sur le sujet, Mariam affirme ajoute : «Au fait, je n’engage pas de bonne. Donc, je n’ai pas grand-chose à dire à ce sujet. Par contre, je pense que ça ne doit pas poser de problème puisque leur départ coïncide avec les vacances et nos enfants peuvent très bien nous aider».
Achatou (une bonne) s’exprime sur la question : «Je ne pars pas pendant l’hivernage car que je préfère attendre 3 ou 5 ans. Comme ça, je gagnerai beaucoup d’argent pour retourner au village».
Mariatou Coulibaly, stagiaire
Source: Le Débat