La session de juin des examens du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) du Mali a débuté, hier, lundi 27 juin 2022, sur toute l’étendue du territoire national. C’est le premier ministre, chef du gouvernement, Dr. Choguel Kokalla Maïga, qui a lancé les épreuves au centre 3 du Groupe scolaire Sogoniko 2. Il avait à ses côtés les Ministres de l’Education nationale, Sidibé Dédéou Ousmane ; de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, Pr. Amadou Kéita ; de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga ; et de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Wadidjè Founè Coulibaly.
Cette année, ils sont au nombre de 237 540 élèves qui participent à cet examen de fin d’année. Choguel Kokalla Maïga s’est d’entrée réjoui du bon déroulement de l’année scolaire dans son adresse. Succès réalisé, selon lui, grâce à l’administration scolaire, le corps enseignant et les élèves. Le chef du gouvernement a insisté sur la moralisation des examens en cours. Il a précisé que les autres membres du gouvernement sont dans toutes les régions afin de lancer les épreuves. Il a enfin appelé les élèves à bien lire les sujets et d’être concentrés. «Vous êtes les futurs cadres de ce pays et le Mali compte sur vous», a souligné le chef de l’administration malienne à l’endroit des candidats. Il faut signaler que ces examens du DEF se tiennent également dans les camps des réfugiés.
Mahamadou Kéita, DCNEC, a indiqué que les sujets sont bien sécurisés par les autorités. « A notre niveau, toutes les dispositions sont prises afin que les sujets soient sécurisés. Les mesures prises dans ce sens concernent d’abord le choix. Le tirage, la mise en enveloppe font partie du travail minutieusement fait par quelques éléments d’une moralité à toutes épreuves. A partir de là, il peut avoir un faux sujet sur la place publique, mais pas des sujets venus du centre. Il faut que les élèves sachent que les vrais sont ceux qui sortiront des enveloppes du CNEC », a expliqué Mahamadou Kéita.
S’agissant des déplacés internes, le DCNEC a fait savoir que 9495 candidats sont des déplacés internes à cause de l’insécurité. «Le gouvernement a débloqué pour la prise en charge de ces candidats afin qu’ils examinent dans les meilleures conditions 171 millions de Fcfa ». Pour les surveillances, le DCNEC a indiqué que les dispositions concrètes ont été prises pour la bonne surveillance des épreuves. «Dans le processus des examens, les surveillants constituent le maillon essentiel. Quel que soit l’environnement extérieur des examens, si les surveillants font bien le travail qui est le leur, il n’y a pas de risque que les examens soient entachés d’irrégularités. Nous allons avoir des examens propres s’ils jouent leurs rôles», a expliqué le DCNEC. Pour finir, Mahamadou Kéita a fait appel au sens de responsabilité des parents d’élèves de laisser les enfants se faire plaisir dans l’honnêteté. « Cessons en tant que parents, d’être à la base de certains actes qui sont de nature à entacher la régularité des examens. Au delà des parents d’élèves, c’est toute la communauté éducative qui est interpelée. Car ça fait un certain nombre d’années que les examens ont toujours été critiqués. Il va falloir que tout le monde s’y mette et qu’on sache qu’au-delà de nos modestes personnes, c’est tout le Mali qui est jugé; c’est toute la communauté éducative qui est jugée, et par ricochet ce sont nos enfants qui n’auront pas le niveau requis en cette période d’intégration où nous compétissons avec les autres pays de la sous région », a-t-il conclu.
Les syndicats d’enseignants aux côtés de l’Etat pour la réussite de l’organisation des examens de fin d’année
Avant lui, les responsables scolaires, notamment le Ministre de l’éducation nationale Sidibé Dédéou Ousmane ; le Directeur du Centre national des Examens et des Concours (DCNEC), Mahamadou Kéita, ont indiqué l’apaisement au sein de l’espace scolaire par les enseignants. Avant d’inviter les candidats à ne compter que sur eux-mêmes pour réussir. Du côté des enseignants, le porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016, a invité ses camarades à une participation massive aux épreuves pour aider le pays à se maintenir. « Demain, 27 juin 2022 débutent les épreuves du Diplôme d’Études fondamentales (DEF) sur l’ensemble du territoire après celles du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), la semaine dernière. En cette occasion, je tiens tout d’abord à remercier les collègues pour le courage, l’abnégation, la détermination et surtout le don de soi dont ils ont fait montre durant l’année scolaire. Aussi, voudrais-je associer à ces remerciements les camarades des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 pour leur esprit hautement patriotique et surtout leur lecture lucide de la situation du pays qui a permis d’aller à la suspension de l’ensemble des actions qui étaient en cours, le 10 janvier 2022, suspension qui nous a permis d’obtenir cet apaisement dans le domaine scolaire. Il est bon de le rappeler. Toutefois, je souhaite attirer l’attention des collègues sur la responsabilité qui est la nôtre en ce qui concerne l’organisation des examens de fin d’année. Pour qui connaît le rôle de l’enseignant, qu’il soit en classe ou dans le bureau, la responsabilité est grande et nous devons ensemble relever le défi en marquant d’une touche indélébile notre participation à ces examens après ce qu’on a connu l’année dernière. C’est pourquoi, les syndicats de l’éducation invitent toutes celles et tous ceux qui auront la lourde tâche d’être responsabilisé(e)s au cours de ces épreuves, au respect scrupuleux de la police de surveillance et du règlement des examens. Aussi, ils doivent se démarquer de toutes actions qui concourent à la fructification de la fuite des sujets, de la fraude et à la propagation des faux sujets.
Il y va de l’image de l’enseignant pour laquelle, nous nous battons depuis des années pour la préserver et la redorer. Chaque enseignant doit se considérer comme un acteur principal de cette construction. Enfin, j’invite le gouvernement au delà du département de l’éducation à prendre les mesures, toutes les mesures idoines pour assurer et garantir la sécurité des enseignants sur le terrain. Nous sommes intransigeants en ce qui concerne notre sécurité. Tous, pour des examens sans fraude, sécurisés et crédibles », avait lancé à la veille des épreuves, Ousmane Almoudou, porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016.
Pour le succès des examens, le SNEC, à travers son secrétaire général, Moustapha Guitteye, recommande aux enseignants (surveillants) le sens de responsabilité face aux rudes épreuves comme leur profession le recommande. « Votre vigilance face aux tentatives malsaines, aux combines, doivent vous guider à faire échec à toutes les forfaitures », dit-il dans sa note. Aux parents d’élèves, le SNEC s’est dit compter sur leur calme et leur sérénité et les invite à s’éloigner des centres d’examens pour garantir des épreuves propres et équitables. «Vous avez consenti d’énormes sacrifices pour offrir à vos enfants des conditions d’études satisfaisantes au cours de l’année scolaire», a fait savoir Guitteye. A l’endroit des candidats, le SNEC ajoute que les examens de fin d’année sont l’occasion d’évaluer les compétences des élèves. Et les diplômes qu’ils obtiendront, à ses dires, récompenseront leurs efforts personnels et les prépareront certainement à des études supérieures de qualité. « Détournez-vous des pratiques malsaines », indique le SNEC. Le SNEC demande aux forces de sécurité d’être très vigilantes et strictes dans le cadre de la sécurisation des centres et des occupants surtout dans le contexte actuel.
Cependant, il est à noter que ces épreuves de la session de juin 2022 se déroulent sans certaines écoles qui sont fermées ; sans des élèves qui ne sont pas allés à l’école pour cause d’insécurité ; sans des enseignants aussi empêchés d’aller donner des cours dans certaines localités. Les informations font état de plus de 8000 écoles fermées ; plus de 519 000 élèves et 10 000 enseignants restés à la maison en raison de la situation sécuritaire à laquelle le pays fait face.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain