Selon des sources locales, des hommes sur des motos lourdement armés ont été aperçus en début de semaine sur l’axe Siby-Kourémalé, en direction des montagnes de la grande forêt de Wandan, vers la frontière guinéenne. Cette apparition dans une nouvelle zone après certaines localités des régions de Kayes et Koulikoro lève le doute sur le fait que l’insécurité se généralise au Mali.
En début de semaine, des sources locales ont signalé la présence d’hommes (une trentaine environ) lourdement armés dans la grande forêt de Wandan, vers la frontière avec la Guinée Conakry. A deux sur 15 motos, ces hommes armés se dirigeaient sur l’axe Siby-Kourémalé, en direction des montagnes. Une immense brousse marquée par des collines et des forêts assez touffues, qui sert de tampon entre le Mandé et Kita, vers Néguéla. Selon les mêmes sources, l’armée a pris des dispositions pour se positionner sur les lieux après la découverte d’une zone suspecte dans la forêt, avec des châteaux d’eau érigés en pleine forêt. La présence des hommes armés dans cette partie exempte de violences terroristes jusque-là au Mali, depuis le début de la crise sécuritaire, marque sans nul doute la contamination de l’ensemble du territoire nationale du Mali par le phénomène du terrorisme. On peut également déduire de cette situation que les terroristes, actuellement en perte de force face à une montée en puissance de l’armée malienne, sont en train de procéder à d’autres moyens inhabituels pour marquer leur présence malgré de lourdes défaites. En effet, cette nouvelle méthode se résume, entre autres, aux poses d’Engin explosif improvisés (EEI), l’utilisation des populations civiles comme bouclier humain et très récemment des attaques contre les populations civiles. La plus récente de l’application de cette méthode fut le carnage dans les villages de Diallassagou, Dianweli et Dégassagou, dans le cercle de Bankass, région de Bandiagara, dans la nuit du 18 au 19 juin 2022. Après beaucoup de localités des régions de Kayes et Koulikoro, l’expansion du terrorisme vers la frontière avec la Guinée Conakry peut être une nouvelle stratégie pour tenter de discréditer leur perte de force face à la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa).
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS