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Défis d’urbanisation des villes Maliennes: l’alternative de la solution ‘’Smart City’

A l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré ce lundi 31 octobre 2022, les journées mondiales de l’habitat (JMH) et des villes (JMV) sous le thème : « Villes intelligentes comme solution aux défis d’urbanisation de nos villes». A l’occasion, le Directeur de l’Observatoire nationale des villes (ONAV), Moussa Tamba DIAKITE, animée une conférence de presse sur le thème de cette présidente journée dans la salle de conférence de la Direction nationale de l’urbanisme et de l’habitat, sise à Darsalam. Il a profité de la rencontre pour présenter le ‘’Projet ville intelligente’’ de la ville de Bamako.

 

C’était en présence du le ministère de l’urbanisme, de l’Habitat, des domaines, de l’aménagement du territoire et de la population, des membres du cabinet, des acteurs du développement dans la gestion de nos villes.
L’objectif de cette journée était de rappeler à la communauté nationale les défis auxquels sont confrontés les acteurs du développement dans la gestion de nos cités. Il s’agissait aussi d’inciter l’ensemble des acteurs à s’investir davantage pour relever ces défis afin que nos populations urbaines puissent vivre paisiblement dans la cité et que la ville joue son rôle de moteur de croissance.
Parmi ces défis, il a cité l’accès à l’eau potable, à la santé, à la sécurité, la mobilité urbaine, l’étalement urbain et les constructions illicites.
Dans son intervention le conférencier Moussa Tamba DIAKITE, a rappelé qu’en 1800, seuls 5% de la population mondiale vivait dans les villes. En 2008, plus de la moitié de l’humanité habitait dans des zones urbaines et les Nations Unies estimaient que ce pourcentage pourrait atteindre 65 à 70% au cours des deux prochaines décennies.
Au milieu des années 2030, la moitié des Africains vivront dans des villes. La part des urbains était déjà passée de 14 % en 1950 à 40 % aujourd’hui. L’Afrique s’urbanise à un rythme deux fois plus élevé que ne l`a fait l`Europe et selon des modalités particulières.
Selon lui, cette transformation démographique majeure est source aussi bien de défis que de chances et elle appelle aujourd’hui plus que jamais à une planification urbaine judicieuse.
Pour lui, les villes sont les moteurs productifs de la croissance, elles sont synonymes d`économies d’échelle, de développement des marchés, de création d’emplois et sont des pépinières pour de nouvelles activités économiques.
«Phénomène démographique se traduisant par une tendance à la concentration de la population dans les villes ».
Au passage, il a définie l’urbanisation est l’action d’urbaniser, c’est-à-dire de favoriser, de promouvoir le développement des villes par la transformation de l’espace rural en espace urbain.
Dans le cas des villes maliennes, notamment la ville de Bamako, rien qu’à prendre en compte quelques un de ces défis, on se voit interpellé, a-t-il expliqué.
Parmi lesquels, M. DIAKITE, s’est penché sur le cas de la spéculation foncière et les occupations anarchiques.
«Aujourd`hui force est de constater que nos villes sont confrontées à un sérieux problème dans le domaine du foncier dû à la gestion anarchique de nos terres», a souligné le conférencier.
Il ressort de son propos que la spéculation foncière et les occupations anarchiques des parcelles sont le sport favori de certaines personnes. Ainsi, une seule personne ou un groupe d`individus s’octroie la moitié ou même la totalité d`un lotissement afin de vendre les parcelles à un prix voulu.
Par ailleurs, avec près de 3 millions d’habitants selon les derniers chiffres, la ville de Bamako est confrontée à un problème d’insalubrité sans précédent.
Il a révélé que Bamako produit quotidiennement 1700 tonnes de déchets solides.
«Le dysfonctionnement des services de voirie fait que la ville, jadis surnommée la coquette, croule sur les déchets, plusieurs projets d’assainissements ont été voués à l`échec pour diverses raisons », a-t-il fait constaté.
«Au-delà de 200 000 habitants, aucune commune ne peut assurer, tout seul, son assainissement, indique le maire du District. Il faut un accompagnement de l’État à travers une subvention», a-t-il asséné.
Abordant la question de l’insécurité, le conférencier, Moussa Tamba DIAKITE, relève qu’à l’heure actuelle, vivre dans les villes n’est pas sans conséquences. En plus de l’insécurité terroriste qui plane sur l’ensemble du Pays, la ville est confrontée souvent à des attaques à main armée en plein jour. Autrefois la majorité des attaques étaient planifiées la nuit et souvent se résument à des vols ou le butin le plus conséquent était une moto.
Comme alternatives à tous ces défis, il a préconisé la solution de des villes intelligentes (anglais smart city).
«Comme solution efficace aux défis d`urbanisation, la transformation de nos villes en des villes intelligentes à travers les infrastructures numériques et les immolations dans le développement urbain liées aux TIC», a-t-il déclaré.
Il a fait savoir qu’une ville intelligente est une ville utilisant les technologies de l`information et de la communication (TIC) pour améliorer la qualité des services urbains ou réduire leurs coûts.
« Une ville intelligente est mieux préparée à répondre aux défis qu’une ville qui entretient une relation seulement ‘’transactionnelle’’ avec ses citoyens. Les fonctions des villes intelligentes sont développées pour gérer les différents taux urbains et permettre des réponses en temps réel aux demandes de services facilitant la vie dans les villes (telles les mégalopoles) », a-t-il expliqué.
La ville intelligente, dit-il, c’est le décongestionnement (fluidité) de la circulation et la lutte contre les accidents de la route ; l’installation de feux de signalisations tricolores intelligents ; le contrôle des servitudes du mécanisme et de constructions illicites ; la gestion efficiente des déchets, de l`eau et de l`énergie que produit la ville.
De même, la sécurité de la ville sera assurée par un système de caméras de surveillances ; la sécurité foncière ou la lutte contre la spéculation foncière ; l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la sante’ ; la création d`une autre éducation chez le citoyen Malien ; la lutte contre le djihadisme urbain.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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