Selon les responsables militaires, l’opération est coordonnée par l’Etat-major général des armées, et vise à mettre fin au regain des activités des groupes armés dans la zone et en plus à protéger les populations et leurs biens. Plusieurs actions civilo-militaires ont déjà été menées au cours de cette opération jugée salutaire par les populations de la Venise malienne.
Désormais, durant une semaine, les forces armées de défense et de sécurité de la région de Mopti vont minutieusement mener un large ratissage le long de la ville et ses environnants. L’objectif est de faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens dans le secteur. Selon le commandant du secteur 4 de l’opération Maliko, le colonel Karim Traoré, l’Opération « Dugulakana » permet de faire face à tous ce qui est menace en direction des deux grandes villes de la région ».
Dans son intervention, indiquera-t-il, les FAMa dans le cadre du plan Maliko ont pour mission la sauvegarde de l’intégrité du territoire, la protection des personnes et de leurs biens sans oublier la participation au développement. Compte tenu des menaces qui sévissent, poursuivra-t-il, la mise en œuvre d’une telle opération était devenue plus que nécessaire. Il s’agit précisément pour les FAMa de permettre à la population locale de vaquer librement à ses occupations sans aucune crainte.
D’autre part, le rôle de la population civile est très important pour la réussite de cette opération. Pour cela, ajoute le colonel Traoré, la population doit permettre d’anticiper beaucoup d’actions des groupes armés terroristes ou des personnes mal intentionnées. Selon la hiérarchie militaire, la force des FAMa, c’est de pouvoir accompagner sa population et que cette même population l’accepte.
Guerre médiatique déclenchée
La montée en puissance des FAMa a déclenché un bras de fer entre les autorités françaises et la transition. Ce conflit a connu un tournant décisif avec les dernières déclarations de l’Elysée. Emmanuel Macron a ainsi publiquement appelé à l’offensive médiatique contre les attaques contre la France sur les réseaux sociaux. Mais le drame est que le président français a sollicité la mise à contribution du réseau France médias pour contrer les critiques en Afrique contre son pays. Dès le lendemain, on a commencé à voir des accusations graves contre l’armée malienne et ses soutiens dans la lutte contre le terrorisme.
Dans ce contexte, beaucoup doutent de la véracité des accusations de viol sur des femmes que la presse française impute aux forces maliennes. Ces accusations auraient eu des retentissements profonds si les déclarations de Macron sur l’offensive médiatique n’étaient pas venues semer le doute. Très rapidement, les Maliens ont lié les accusations de viol à la propagande française, un pays chassé du Mali pour incompétence dans la lutte contre le terrorisme après 9 ans d’essai. Ce qui est surprenant, c’est que les accusations de viol n’ont jamais été étayées par des sources locales dignes de foi.
En effet, on a du mal à imaginer les soldats maliens conduire des soldats russes dans les villages afin de violer leurs sœurs. Selon plusieurs analystes maliens, on est en face d’un montage grotesque sorti du fantasme des propagandistes de l’Elysée qui ne connaissent rien des réalités socioculturelles du Mali. L’objectif de la propagande médiatique française est de diaboliser les forces armées maliennes et leurs soutiens dont les résultats militaires contre les terroristes sont visibles.
Avant les accusations de violences sexuelles, les médias français ont été critiqués par les autorités maliennes pour avoir incité à la haine. RFI et France 24 sont actuellement interdites au Mali pour avoir diffusé des informations visant à monter les ethnies maliennes les unes contre les autres. Le gouvernement malien est allé jusqu’à comparer le travail des médias français au rôle joué par la radio Mille Collines dans le génocide au Rwanda, dans les années 1995.
Une chose est certaine, la France a perdu la bataille de l’opinion au Mali et en Afrique, et la communication de l’Elysée y est pour quelque chose. Baromètres des opinions africaines, les réseaux sociaux répliquent aux autorités françaises à chaque fois que les médias rapportent des faits graves au sujet des présumés exactions des forces armées maliennes contre les populations. Beaucoup indiquent que les autorités françaises ne peuvent pas aimer les Maliens mieux que les Maliens eux-mêmes.
Des renforts se préparent
L’armée renforce au même moment ses assises opérationnelles avec de nouvelles récures. La cérémonie de remise de diplôme de la 15ème promotion du Cours des Futurs Commandants d’Unité (CFCU) a eu lieu vendredi 16 septembre 2022, à la Place d’armes du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro. Elle s’est déroulée en présence du commandant du Centre d’Instruction Boubacar Sada Sy, le Colonel-major Yacouba Z Traoré et plusieurs autres personnalités militaires, paramilitaires et civiles de la région de Koulikoro.
La 15ème promotion aujourd’hui mise à l’honneur compte 29 stagiaires dont 2 personnels féminins. Durant 4 mois, ces lieutenants et capitaines de l’Armée de Terre, de la Garde Nationale, de l’Armée de l’Air de la Gendarmerie Nationale, du Génie Militaire, de la DTTA, de la DSSA et du Matériel se sont familiarisés avec des matières telles que : la tactique, la topographie, le leadership, etc. Le major de la promotion est le capitaine Tapa Diallo avec une moyenne de 16,984. Il est secondé par le capitaine Seydou Traoré avec une moyenne de 16,696 suivi du Lieutenant Lassine Sissoko, 3ème avec une moyenne de 16,619.
Nampaga KONE