Affaibli en Irak et en Syrie, le groupe terroriste Etat islamique cible l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest qui se présente comme le lieu de prédilection de l’activité terroriste. Avec dans ses rangs, Daesh constitue désormais une menace sérieuse. Des indices.
C’est une note des services de renseignement français révélée par le journal français Le Figaro qui le rapporte : quinze “formateurs” irakiens ont été envoyés en 2016 dans la forêt de Sambisa, fief de Boko Haram dans la région de l’Adamawa, dans le Nord du Nigeria, où l’insurrection de la milice islamiste a fait des milliers de morts.
Dans l’article intitulé “L’Afrique, nouvel objectif de Daech”, le quotidien français soutient que ces Irakiens ont séjourné six mois environ et leur mission consistait à former les membres de Boko Haram aux techniques de combat, au maniement des explosifs et à la fabrication d’armes artisanales, dont des lance-roquettes. Cet appui de Daesh à Boko Haram n’est pas anodin. Le groupe Etat islamique veut s’implanter en Afrique de l’Ouest et concurrencer sa rivale Al-Qaïda, très puissante au Sahel.
A partir du Nigeria, l’Etat islamique veut prospérer au Niger, au Burkina et au Mali et conquérir de nouveaux territoires. Daesh a mis en relation ses deux factions sur le continent : l’Etat islamique dans le Grand Sahara et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest. Inquiétude dans certains pays de la sous-région, notamment au Sénégal ou quatre de ses ressortissants figurent parmi les stratèges de Daesh.
Le nouveau leader de Boko Haram en Afrique de l’Ouest, Abou Moussab al-Barnawi, et celui qui dirige l’EI dans le Grand Sahara, Abou Walid al-Sahraoui, ont ainsi conclu un accord pour étendre la présence de Daech au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire, et même au Bénin et, au-delà, le Tchad. Des “contacts” récents dans la région entre Barnawi et, notamment, des “Arabes maliens” ainsi que quatre Sénégalais membres de Boko Haram ont été interceptés.
L’attaque perpétrée mi-décembre au nord du Burkina s’inscrirait dans le cadre de ce rapprochement. La note des services de renseignements français estampillée confidentielle-défense soutient qu’en s’alliant avec Barnawi, Sahraoui gagne en puissance dans une région, le Sahel, investie et dominée par Al-Qaïda.
A. M. C. avec Exclusif