Si les deux premiers brandissent le motif de la non-application de l’article 39, le dernier cité réclame la tête du directeur de l’Académie à cause des derniers événements déroulés lors des examens du DEF et du Bac. Ce 3 octobre, la rentrée ne semble pas faire bon ménage avec l’article 39 des « jardiniers en intelligences humaines », comme le stipulait Victor Hugo. Pour la ministre de l’Education nationale, c’est « comme une tempête sous un crâne ».
La ministre de l’Education nationale, Dédéou Ousmane a du pain sur la planche. Car l’épée de Damoclès plane toujours sur l’école malienne. Au moment où tous les élèves du pays s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école, ce 3 octobre 2022, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 accueillent la rentrée avec le réchauffement de l’article 39. Il s’agit des soldats de la craie de la région de Kayes, de Sikasso et de Kéniéba. C’est donc dire que la crise scolaire n’est pas encore morte car la rentrée scolaire 2021-2022 n’est pas effective sur l’ensemble du territoire national.
Selon les syndicats de l’éducation, ils ont suspendu toutes les actions et accompagné le département de l’Education dans l’organisation des examens. A les entendre, malgré ces sacrifices, le gouvernement n’a engagé aucune action pour résoudre la question. C’est la raison pour laquelle les enseignants planifient les actions à venir. Ils apportent leur soutien aux enseignants de Sikasso, de Kayes et de Kéniéba pour le respect de la dignité ainsi que de la fonction enseignante. Ils n’oublient pas d’inviter les camarades à la solidarité, à l’engagement et la mobilisation pour la satisfaction de la revendication.
Il n’y a pas longtemps, Dédéou Ousmane a perdu le temps dans l’organisation d’un point-presse pour prêcher dans le désert. Elle a expliqué que ce sont les administrateurs scolaires qui commencent l’année le 16 septembre. Ce qui est connu de tous car les 3 mois de congé sont pour les élèves. L’on sait aussi qu’aucun fonctionnaire du Mali n’a droit qu’à un seul mois de congé. Alors pourquoi les directeurs et directrices sont appelés par la ministre pour faire un travail qu’ils ont l’habitude un mois avant la reprise ? Cette activité de la ministre Dédéou Ousmane était tout simplement un divertissement.
Après un séjour aux USA au nom de l’éducation malienne, Dédéou Ousmane se trouve dans la tourmente de l’article 39 dont les enseignants demandent mordicus l’application pure et simple. A cela s’ajoute le cas des écoles fermées à Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Sikasso, Koulikoro, Ségou et Koutiala.
La ministre Dédéou Ousmane n’a-t-elle pas reconnu cette réalité lors d’une interpellation par Adama Fomba ? Selon elle, en mai 2022, 1652 restaient toujours fermées. Ce qui, dit-elle, empêche 495 ooo élèves à jouir de leur droit à l’éducation. A noter qu’il y a 26 Académies au Mali, la situation concerne 10. C’est dans cet embrouillamini que le lancement de la rentrée scolaire 2022-2023 a eu lieu à l’école Mamadou Konaté à Bamako. Ce, en présence de la ministre Dédéou et son patron de la Primature par intérim, Abdoulaye Maïga qui parle de pérennisation des acquis. Le lancement en grande pompe n’est tout simplement que de la poudre aux yeux qui cachent mal l’incompétence des autorités de la transition d’apporter une réponse aux maux de l’école malienne.
Le salut de l’école malienne est lié à l’application de cet article pour éloigner du Mali le spectre des années handicapées. La solution à cette affaire permettra à la ministre Dédéou Ousmane de sortir par la grande porte du département de l’Education. Il est grand temps de finir une bonne fois pour toutes avec cet article devenant un dragon qui respire encore à pleins poumons !
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte