DÉCLARATION
ME Mohamed Ali BATHILY et ME Kassoum TAPO, deux avocats, deux anciens ministres de la justice, gardes des sceaux, ont été convoqués à la suite d’une plainte du collectif pour la défense des militaires (CDM).
Nous rappelons qu’au Mali, aucune loi ne permet de poursuivre quelqu’un pour une simple déclaration publique même à caractère politique. En plus, au regard de la qualité d’avocat de ces deux personnalités politiques, la loi a été violée sur la procédure de convocation des avocats par les autorités chargées de mener des enquêtes sur eux.
Nous avons rappelé en début juin dernier, lors de notre point de presse, que les questions relatives à la justice et à l’exercice des libertés fondamentales deviennent de plus en plus préoccupantes. Le respect des libertés fondamentales contribue à la réussite de la transition. La restriction des espaces de liberté, les atteintes fréquentes aux libertés et droits des citoyens, les arrestations extrajudiciaires, les enlèvements et les exils forcés sont une négation des droits acquis de haute lutte par le peuple malien. Ils doivent donc cesser !
A ce dernier cas s’ajoutent ceux de M. Oumar MARIKO, Président de parti politique et éminent pionnier de l’avènement de la démocratie au Mali, de M. Youssouf Bathily “Rasbath” qui est, une fois de plus, conduit à la Maison centrale d’arrêt de Bamako et de Mme Rokia DOUMBIA dite Rose qui est emprisonnée à la Maison d’arrêt des femmes de Bolé, pour ne citer que ces cas.
Eux comme d’autres n’ont fait qu’exprimer leurs opinions. La loi fondamentale du 25 février 1992, fruit de la lutte du mouvement démocratique contre la dictature, les y autorise en ses articles 4 et 6.
Le M5-RFP Mali Kura exprime sa solidarité avec ME Mohamed Ali BATHILY, ME Kassoum TAPO et toutes les victimes de l’arbitraire et de l’instrumentalisation de la justice et demande aux autorités de la transition un respect urgent et scrupuleux de l’Etat de droit établi et consacré par la constitution en vigueur.
Le M5-RFP Mali Kura rappelle que la justice, les libertés fondamentales et l’Etat de droit sont des enjeux stratégiques de la refondation.
Fait à Bamako, le 22 juillet 2023.
Le Président
Modibo SIDIBE