L’ancien patron de Koulouba s’en est allé laissant plusieurs corporations orphelines dont la presse. Cette dernière aura eu un vécu non des moindres auprès d’Amadou Toumani Touré (ATT) qui aura valorisé le corps de bout en bout.
D’emblée, il faut noter que feu Amadou Toumani Touré était très porté vers les médias. Ses sorties mensuelles sur les ondes nationales ne passaient nullement inaperçues. En français comme en bambara, il se prêtait beaucoup aux questions d’actualité. Ce qui fait que plusieurs confrères ont les larmes aux yeux en voyant sa dernière interview, la nuit du 21 septembre 2020!
Cette dernière sortie médiatique nous rappelle sa toute première visite en Lybie, où il venait à peine d’entamer la Transition. Nous sommes bien, en 1991, quand le jeune Colonel qu’il était se rendait chez le Guide Mohammar Khadafi.
Pour l’occasion ATT s’est déplacé avec le confrère Feu Chouaïdou Traoré non moins fondateur des journaux « NOUVEL HORIZON » et « LE SOIR DE BAMAKO ».
Au niveau de Koulouba, il donnera la chance à d’autres à l’image de Seydou Cissouma, fondateur de ‘‘l’AUBE’’ qui fut dans la Cellule de Communication de Koulouba pour ensuite être nommé Commissaire de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et Directeur de Cabinet d’Amadou Toumani Touré, depuis son retour d’exil.
Le doyen Benson Diakité ne dira pas le contraire, lui qui aura fait tout le séjour à la Présidence en tant que Chargé à la Communication aux grades de Conseiller Spécial du Général défunt.
Homme de réalisations, c’est bien avec le précurseur de la démocratie que la presse a été libéralisée. L’avènement des médias privés verra le jour avec plus d’une trentaine de radios à travers le pays. Ce fut d’ailleurs la toute première décision prise par le Béret rouge qui découvrait Koulouba et mettait fin au règne de terreur du Général Moussa Traoré. Il inspirera d’ailleurs son successeur, Alpha Oumar Konaré qui créera, en 1997 l’aide à la presse.
En 2002, quand ATT arrive au pouvoir par les urnes, il enverra le très Honorable Chouaïdou Traoré représenter le Mali à Djeddah. Autrement dit, le défunt confrère non moins précurseur de la liberté d’expression a été nommé Consul General durant huit (08) ans.
Il faut noter qu’ATT échangeait beaucoup avec les hommes de médias en Général. Tel n’est pas le cas de certains successeurs qui sont restés à l’écart de la corporation allant jusqu’à rendre piètre, la communication de la Présidence.
La crise multisectorielle après Amadou Toumani Touré sera en partie liée à cette distanciation à l’endroit de la presse provoquant une situation d’illisibilité des actions faites par Koulouba, depuis 2012.
L’un des clous de l’engagement d’ATT à l’endroit des médias du Mali, sera la construction de la Maison de la presse. Ce sera en mai 2008 qu’il procédera en personne à la pose de la première pierre de l’actuelle cadre dédié à la corporation, lors de la Journée Internationale de la Liberté de la presse. Il était question d’en finir avec la location de bâtiments privés et créer une intimité entre médias et acteurs de la communication afin que journalistes, reporters, éditeurs, rédacteurs, communicants disposent de leur propre maison.
Située à Médina-Coura, au cœur de la capitale malienne, la Maison de la Presse est une promesse d’Amadou Toumani Touré (ATT), lors de ses vœux à la Nation, en janvier 2008, bâtie sur une superficie de 2.176 m2. Elle sera réalisée en dix-huit (18) mois pour un coût de 300 millions de francs CFA sur financement du budget national avec un espace administratif et financier, un espace de travail rédactionnel qui intègre les cyberespaces équipés pour le traitement de texte, le montage des maquettes et des émissions radios et la recherche de la documentation sur Internet, la bibliothèque, une salle de restauration et une cafétéria (tous deux mués en cantine, depuis 2015).
L’homme du jour avait déclaré que «la finalité d’un journal ne saurait se résumer à sa seule présence dans les kiosques et celle d’une radio au seul fait d’émettre sur les ondes». Il avait dans la foulé annoncé la création de l’École de Journalisme et de Communication à Bamako qui n’ouvrira ses portes que dix (10) ans après, soit en janvier 2019.
Ce sera d’ailleurs le doyen Diomansi Bomboté qui sera aux commandes de ladite école lui qui s’est vu confier, en 2011, le pilotage du projet de création de l’Institut International de Journalisme et de Communication du Mali. Très rapidement, les études de faisabilité sont terminées et un rapport circonstancié est déposé, le 18 mars 2012: quatre (04) jours avant la chute brutale du régime d’ATT qui était incompris de tous et victime de l’instrumentalisation de certains leaders politiques finalement passés aux aveux ces derniers temps.
Enfin, les sorties médiatiques du Président contraint à s’exiler injustement à Dakar, allaient dans la logique du vivre ensemble. Les « cousins à plaisanteries » dont les Coulibaly et Kéita en savent quelque chose. On ne peut qu’être satisfait des actions concrètes à l’endroit du corps de la presse car feu Amadou Toumani Touré (ATT) aura rendu vrai ce qui est dit à travers le monde: « les médias sont le 4ème pouvoir d’une Nation ».
Par BAMOÏSA
NOUVEL HORIZON