Annoncé pour le 26 mars prochain, le congrès de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma-PASJ) est déjà compris. Une partie de l’ex-parti majoritaire s’oppose à toute précipitation qui « va rajouter à la crise » qui y sévit depuis les dernières présidentielles.
Le congrès de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma-PASJ) risque de ne pas se tenir à la date annoncée, soit le 26 mars prochain. Une partie de l’ex-parti majoritaire s’oppose à toute précipitation qui « va rajouter à la crise » qui y sévit depuis les dernières présidentielles. « Il ne faut pas aller à un congrès pour aller à un congrès, surtout si c’est pour aboutir à une crise », nous a expliqué un député du parti des ex-présidents Alpha Oumar Konaré et Dioncounda Traoré. « Certains sont motivés uniquement pour venir faire le procès de leurs adversaires. Nous n’allons pas prendre le risque d’aller aux municipales d’Avril encore divisés », ajoute-t-il justifiant le mauvais résultat des législatives tomant de 53 députés à 16 par les problèmes internes.
L’Adéma, faut-il le rappeler, a été décapitée par une crise interne à l’occasion de la désignation de son porte-étendard pour la présidentielle de 2013. Alors que la commission de bons offices a jeté son dévolu sur Dramane Dembélé pour défendre les couleurs du parti, certains prétendants n’ont pas digéré ce choix. Ils ont purement et simplement claqué la porte. C’est le cas de Sékou Diakité et Soumeylou Boubèye Maïga, respectivement deuxième et cinquième vice-présidents. Le premier est allé militer à la Codem alors que le second a créé son propre parti qui s’appelle l’ASMA.
Ensuite est intervenu l’épisode du premier vice-président, Ibrahima N’Diaye, devenu président du parti par intérim depuis que Dioncounda Traoré qui est le président a été amené à diriger la transition après le coup d’Etat du 22 mars.
Sans pour autant démissionner du parti, Ibrahima N’Diaye dit Iba a démissionné du Comité exécutif après le second tour de l’élection présidentielle quand il a été désavoué par sa base et le candidat du parti lesquels ont opté pour le candidat, Ibrahim Boubacar Kéita du RPM alors que lui il appelait à voter pour Soumaïla Cissé de l’URD.
Iba N’Diaye motivait sa décision par le fait que l’Adéma appartient au FDR alors que le candidat, Dramane Dembélé et la base du parti ne l’entendaient pas de cette oreille.
Il y a aussi les départs qui ont été consécutifs à l’élaboration des listes pour la députation. C’est le cas par exemple de Me Kassoum Tapo qui, par le fait qu’il n’a pas été retenu sur la liste Adéma à Mopti, a claqué la porte pour se retrouver dans l’UDD.
Aujourd’hui, l’Adéma est dirigée par le 3e vice-président, Pr. Tiémoko Sangaré et le congrès de mars prochain doit permettre de renouveler le Comité exécutif. Reste à savoir celui à qui la présidence va être confiée.
Le président sortant, Dioncounda Traoré, avec son statut d’ancien chef d’Etat, est désormais out et il n’est pas évident que l’actuel président par intérim, Pr. Tiémoko Sangaré, bénéficie de la confiance du peuple Adéma. Les jeux sont donc ouverts.
A. DIAKITE
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau