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Débat autour du respect des dates des élections : Mahmoud Dicko dévoile sa position

Dans une interview accordée à une presse étrangère, l’imam Mahmoud Dicko s’est prononcé sur la situation de crise que traverse notre pays depuis le coup d’Etat du 1er août 2020 et dont il a été un acteur majeur. Cela, après un long moment de silence.

 

« Il ne faut pas se voiler la face, nous sommes aujourd’hui dans une situation d’impasse. Ce qui est réel. La faillite de l’Etat s’explique par la celle de la classe politique. Tant qu’on ne voit pas la réalité en face, savoir qu’on a trébuché ou même fauté, on ne s’en sortira pas », pense l’imam politique.

Pour le parrain de la Cmas, les gens préfèrent se mettre derrière un imam pour faire tomber un régime, mais ils pensent que se mettre derrière un imam pour construire un pays, cela va les diminuer. Les militaires ne sont certes pas la solution, mais que faut-il faire ? «Nous sommes dans une impasse».

« Nous sommes dans une situation où c’est l’existence même de la Nation qui est mise en cause. Moi imam, dès que je parle, on me qualifie de tout, à commencer par nos frères occidentaux. Le fait que je sois imam fait que certains ne veulent pas se mettre derrière pour construire le pays », a critiqué l’imam Dicko.

Selon lui, la situation du pays fait que l’étau se resserre contre nous. Le pays s’effrite de jour en jour. Quand je parle, les médias occidentaux et tous les autres disent l’imam, l’imam, l’imam. Quand je ferme la bouche, on dit que l’imam ne dit rien, où est-il passé ? Je ne sais pas ce qu’il faut faire », se lamente l’homme fort de Badalabougou.

« Donner l’impression que c’est les autres qui doivent nous faire sortir de ce problème, c’est ça l’erreur. Quel que soit ce qui se dit, le devoir citoyen m’impose de chercher des solutions ici et là. Il faut faire des élections, on n’a pas le choix. Mais est-ce que les élections à elles seules seraient la solution ? Notre problème, ce n’est ni la Minusma ni la France ni la Russie. C’est nous-mêmes et nous devons nous mettre ensemble », conclura l’imam Dicko.

Parlant de la résolution de la crise des communautés, il a répondu en ces termes : « Je viens de rencontrer le cardinal de Bamako et d’autres pasteurs pour essayer de voir comment est-ce qu’il faut appeler les Maliens à se rassembler pour que nous puissions avoir un sursaut et parler avec les acteurs politiques et les forces vives de la nation pour que les gens se mettent ensemble. Je ne peux pas rester insensible aux problèmes du Mali ».

« Il faut qu’on se parle. Mais parler ne veut pas dire aller parler à ceux qui ont des armes seulement. Notre erreur, c’est d’abandonner les légitimités traditionnelles, les pouvoirs coutumiers et les chefs religieux au sort des bandits armés. Il faut qu’on parle aux chefs coutumiers, aux chefs traditionnels », a proposé l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali.

S’agissant des liens entre la France et le Mali, il pense que la France est un pays qui connaît le Mali et qui a des liens historiques sur le plan stratégique avec le Mali que personne ne peut nier.

« Il faut avoir de la courte mémoire pour penser que  nous avec la France, c’en est fini. C’est trop facile et léger. Ce n’est pas une réalité. Il faut se convaincre que ce n’est pas la bonne manière de voir les choses. La France est un allié stratégique et historique avec laquelle nous devrons partager beaucoup de choses. C’est l’histoire qui a voulu que ça soit ainsi », a-t-il clarifié.

Adama DAO

Source : Tjikan

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