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« De juillet à Septembre 2020, le nombre de cas de violences basées sur le genre rapportés s’élève à 2033 cas «

La ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Bintou Founè Samaké a procédé, hier, jeudi 26 novembre, au lancement officiel de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. L’évènement, qui a eu lieu au Centre des Jeunes de Sogoniko, a enregistré la présence de plusieurs personnalités, dont la représentante des PTF, Mme Béatrice Eyong, représentante résidente d’ONU-Femmes au Mali.

 

Le thème retenu au niveau national pour la présente édition est  » Investissons dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) pour une participation inclusive au développement « .

Selon la ministre Bintou Founè Samaké, la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde. Elle ne connait ni frontières géographiques ni culturelles et se manifeste sous plusieurs formes

A ses dires, les principaux facteurs de risque de la violence à l’égard des femmes et des filles, tels que le chômage, les pénuries de nourriture, l’insécurité, la fermeture des écoles, le confinement, ont été exacerbés par la pandémie de Covid-19. À l’échelle mondiale, on n’estime qu’une femme sur trois est victime de violences physiques au cours de son existence.

A en croire la ministre, dans notre pays, les chiffres concernant les violences basées sur le genre sont alarmant. Les tendances des incidents de VBG n’ont pas cessé de progresser, au fil des années. En effet, selon l’Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSMVI 2018), au moins 45 % des femmes, de 15 à 49 ans, ont subi des actes de violence physique ou sexuelle; environ la moitié des femmes (soit 49 %) de la même tranche, en union ou en rupture d’union, ont subi des violences émotionnelles, psychologiques, physiques et/ou sexuelles. Parmi les victimes, 68 % n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne. Cette même enquête montre un taux de mariage de 53 % avant l’âge de 18 ans, et un taux de 18 % avant 16 ans, toujours dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans.

Selon la ministre de la Promotion de la femme, parmi les types de VBG rapportés, les cas de violence sexuelle prédominent, suivis des agressions physiques.  » De juillet à Septembre 2020, le nombre de cas de violences basées sur le genre rapportés s’élève à 2 033 cas, dont 23% de viols, 20% d’agressions physiques, 20% de violences psychologiques, 15% d’agressions sexuelles, 12% de déni de ressources et 10% de mariages précoces « , a-t-elle indiqué.

Selon la représentante des PTF, les femmes doivent avoir pleinement accès à la justice et ont le droit de voir les auteurs des abus qu’elles subissent traduits en justice et de bénéficier d’une véritable politique de prévention à même de freiner ces crimes. A l’en croire, l’une des raisons pour lesquelles seule une minorité de femmes ose dénoncer les graves atteintes dont elles sont victimes ou sollicite une aide quelconque est le manque de confiance des femmes dans le système et dans les réponses apportées.  » Le virage doit être amorcé très en amont dans les facultés de droit et les académies de police qui doivent enseigner à leurs élèves à reconnaitre les abus, à être attentifs à la discrimination et à réagir « , a déclaré Mme Béatrice Eyong. Et d’ajouter qu’il convient de mettre en place des cadres juridiques et des politiques solides, de disposer de données pour suivre les progrès et obliger aussi les autorités à rendre des comptes.

Cette cérémonie de lancement a été mise à profit par la ministre pour procéder à la remise de vivres aux déplacés et réfugiés. Les activités qui seront menées au cours de cette campagne porteront essentiellement sur l’information et la sensibilisation des communautés, des scolaires et des universitaires sur l’ampleur et les conséquences des violences faites aux femmes et aux filles, l’incitation des survivantes et des communautés à dénoncer immédiatement les auteurs de violences, la formation et le plaidoyer à l’endroit des décideurs en faveur de l’adoption d’une loi sur les violences faites aux femmes et aux filles.

Ramata S.Kéïta

Source : l’Indépendant

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