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DDR spécial pour le Centre: le ras-le-bol des ex-combattants

Des éléments d’un Groupe autodéfense cantonnés au camp de formation Soufouroulaye dans le cadre du DDR spécial sont montés au créneau à travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux pour dénoncer leurs conditions de vie. Et 8 mois après leur regroupement, ils affirment être trahis par le gouvernement et la MINUSMA pour n’avoir pas tenu leur engagement.

 

En grande pompe, le Premier ministre, en octobre dernier, a procédé au lancement de l’opération spéciale du DDR pour le Centre dans le cadre de la stabilité dans la zone qui était l’épicentre de la violence. Au moins plus de 400 actes de violation de droit de l’homme ont été enregistrés dans ces localités par an. Près de 8 mois après le lancement de cette opération, le résultat est plus que décevant pour des éléments toujours cantonnés.
Selon leur porte-parole dans la vidéo de 7 minutes qui a été largement commentée et partagée par des internautes, ce qui se passe dans le camp de Soufouroulaye est le comble. D’où la nécessité, selon lui, de faire un élément audiovisuel d’indignation. En même temps, une opportunité de faire connaître les conditions effroyables dans lesquelles ils vivent. Également de partager leur souffrance tout en appelant le gouvernement et son partenaire la MINUSMA au respect de leur engagement.
« Nous sommes là depuis octobre 2019. En adhérant à l’opération, nous avons fait un pacte avec le gouvernement et la MINUSMA. Près de 8 mois, il n’y a rien. Tous nos droits ont été violés », a déclaré le porte-parole enturbanné avant d’indiquer qu’ils ne sont dans aucune condition contrairement aux engagements pris par les autorités au moment de leur regroupement. Mal hébergés, il affirme également de ne pas bénéficier de prise en charge sanitaire. Pour ces éléments, ils ont été trahis par leur patrie après avoir risqué leur vie pour le pays au sein du Groupe d’autodéfense.
« Nous avons combattu pour ce pays. Nous avons apporté notre soutien à l’armée pendant des moments très délicats. Malheureusement, on est mal récompensé. Aujourd’hui, on est mis de côté. Dans le camp de Soufouroulaye, nous ne bénéficions d’aucune attention », a dénoncé le porte-parole. Sur ce site, ils sont 292 à vivre. Et chacun d’entre eux a passé les épreuves physiques avec succès. Ce qui devrait leur garantir l’intégration dans l’armée nationale, a-t-il affirmé. Mais, jusqu’à ce jour, pour lui, leur avenir est incertain.
Par ailleurs, il a déploré que le gouvernement fût également dans les difficultés de s’acquitter du paiement de 30 000 FCFA promis à chaque ex-combattant par mois pendant 3 mois. Outre ce montant, d’autres avantages avaient été également promis aux combattants à la fin de leur formation. Chaque élément à la fin de son séjour devrait bénéficier d’un kit d’une valeur d’un million de FCFA. Rien de tout cela ne semble être à l’ordre du jour.
Dans la vidéo, on pouvait entendre certains dire : « quand on avait des armes, on n’avait pas ces problèmes ». D’autres lancent même l’idée de devenir des djihadistes.
Pire, le porte-parole accuse des éléments de l’armée chargés de leur protection de les empêcher de revendiquer leur droit. À la suite du porte-parole, une dame prenant la parole ajoute : « Nous ne sommes pas des rebelles. Si tel était le cas, on allait se rebeller. Pendant 8 mois, ils sont en train de nous mentir, Boubou et Zahabi. On a laissé les armes au nom de la paix, de la réconciliation nationale. Chacun d’entre eux est responsable de famille ; donc ce n’est pas acceptable qu’ils viennent nous mettre ici sans rien ».

Par Sikou BAH

INFO-MATIN

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