Ce vendredi 3 novembre, l’ONU s’est alarmé de la situation de femmes et de filles victimes d’enlèvement et pratiquement réduites en esclavage dans la région du Darfour, où perdure le conflit soudanais.
La spirale de violence pour les civils du Darfour n’en finit pas. Dans cette région en guerre de l’ouest du Soudan, des femmes et des filles sont enlevées et presque réduites en esclavage, alerte ce vendredi 3 novembre l’Organisation des nations unies (ONU).
«Nous sommes profondément alarmés par les informations selon lesquelles des femmes et des jeunes filles sont enlevées et détenues dans des conditions inhumaines et dégradantes proches de l’esclavage dans les zones contrôlées par les Forces de soutien rapide (FSR) au Darfour, où elles seraient mariées de force et détenues contre rançon», a déclaré Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), lors d’un point presse. Depuis avril, le Soudan voit s’affronter les paramilitaires des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemetti, contre l’armée régulière fidèle au chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane. Dans un bilan sous-évalué, l’ONU fait état de plus de 9 000 morts.
«Des informations crédibles provenant de survivants, de témoins et d’autres sources suggèrent que plus de 20 femmes et filles ont été enlevées, mais le nombre pourrait être plus élevé», a précisé Elizabeth Throssell. «Certaines sources ont indiqué avoir vu des femmes et des filles enchaînées sur des camionnettes et dans des voitures», a-t-elle détaillé.
Une centaine de victimes de violences sexuelles
Les services onusiens au Soudan font état d’une cinquantaine de cas de violences sexuelles liées au conflit, dont 23 cas de viols, 26 de viols collectifs et trois cas de tentatives de viol. Au moins 70 % des cas confirmés de violences sexuelles ont été attribués à des hommes portant l’uniforme des FSR. 105 victimes, dont 86 femmes, un homme et 18 enfants, sont concernées, si ce n’est plus, selon Elizabeth Throssell.
La situation pour les civils du Darfour «s’aggrave chaque jour», a de son côté alerté l’agence onusienne chargée de la coordination humanitaire (OCHA). La semaine dernière, des pourparlers ont repris en Arabie Saoudite entre les deux parties, sous l’égide des Etats-Unis et de Riyad.
«Alors que beaucoup d’espoir est placé dans les pourparlers de Jeddah pour parvenir à un cessez-le-feu durable et faciliter l’accès humanitaire, nous appelons toutes les parties à s’abstenir de toute escalade et de toute extension du conflit», a déclaré Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA. Au Soudan, quelque 5,7 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, a-t-il ajouté. 25 millions, soit plus de la moitié de la population, ont désormais besoin d’une aide humanitaire.
LIBERATION et AFP
