A Daoudabougou, en commune V du district de Bamako, la construction d’une pharmacie et d’une clinique sur une parcelle dûment offerte par la mairie du district de Bamako à Mme Diarra Mariam Daou, fait polémique. Dans le souci d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur la question, Mme Diarra Mariam Daou, pharmacienne, et Alpha Djénépo, son mandataire, ont animé un point de presse, le lundi 17 octobre 2022 au sein de la pharmacie à Daoudabougou.
Mme Diarra Mariam Daou a entamé ses propos en faisant la genèse de l’acquisition de sa première pharmacie ouverte en 1988 qui, selon elle, a été la deuxième pharmacie de Bamako rive droite. Elle a tenu a rappelé la place qu’occupe sa pharmacie au sein de la commune V et précisément dans le quartier de Daoudabougou, tout en soulignant que c’est dans le souci de mieux rendre des soins de qualité à cette même population qu’elle a émis le vœu de construire une pharmacie digne de ce nom, ainsi qu’une clinique sur une parcelle qui était jadis destinée à l’arrêt des bus, notamment Taba et Bama bus. Mais au début de la disparition de ces deux sociétés de transport, dit-elle, ladite parcelle n’était occupée que par des vendeurs de bois et autres vendeurs de pastèques et tourteaux. Mme Diarra Mariam Daou a informé qu’après une demande dûment adressée à la mairie du district de Bamako, ladite parcelle lui a été décernée afin qu’elle y construise une pharmacie et une clinique, depuis le 15 avril 2011. Afin d’obtenir le changement de vocation de la parcelle en arrêt de bus à parcelle à usage commercial, elle a obtenu du gouverneur du district de Bamako, ce document. Ainsi, munie de tous ces documents elle a voulu commencer les travaux. « C’est en voulant commencer les travaux que des jeunes sont apparus arguant que l’espace est destiné à un espace vert et qu’ils s’opposent à la construction d’une pharmacie et d’une clinique. Ils ont été voir le maire, ainsi que le Directeur de l’urbanisme qui les ont tous informés que je détiens les documents légaux qui ont été offerts par les autorités compétentes, mais ils ont continué à menacer les travailleurs qui se présentaient pour débuter les travaux », a-t-elle éclairé. Avant de laisser entendre qu’elle a toujours opté pour la voie pacifique pour régler cette affaire, mais que certains jeunes ne voulaient pas entendre de cette oreille. A ses dires, ils ont voulu lui mettre les bâtons dans les roues en l’empêchant de construire. C’est là qu’elle a fait recours aux forces de l’ordre et de sécurité pour que les travaux de construction puissent commencer sans ambages.
Alpha Djénépo a, dans ses propos, signalé que les jeunes sont simplement téléguidés par un opérateur économique dudit quartier qui veut s’approprier ladite parcelle sur la base du faux. Il a fait savoir qu’ils ne tomberont pas dans le jeu dudit opérateur qui veut les pousser à une effusion de sang pour avoir des arguments sur eux. Djénépo a signalé qu’ils disposent des documents légaux leur permettant de commencer les travaux. Par ailleurs, il a invité les jeunes à ne pas se laisser manipuler par des individus aux desseins inavoués. « La garde nationale est parvenue à déguerpir les occupants depuis quelques semaines, mais la fronde de certains jeunes continue toujours. Ce qui a conduit à l’arrestation de deux d’entre eux qui croupissent en prison, chose qu’on voulait éviter, mais hélas on en est arrivé là », regrette-t-il.
Joint par nos soins, un jeune du quartier, qui a voulu garder l’anonymat, nous a informé que la parcelle est belle et bien destinée à un espace vert, mais que c’est le maire du district, en complicité avec certains maires de la commune V, qui a usé des manigances dont ils sont champions en la matière pour la céder à Mme Diarra Mariam Daou. La tension est vive autour de cette parcelle à Daoudabougou et les autorités compétentes doivent vite intervenir pour éviter le pire.
Moussa Samba Diallo
Source: Le républicain