Qui aurait pu imaginer qu’on pouvait s’en prendre si violemment à un vieux et de surcroit dans une mosquée. En tout cas, c’est une cruauté humaine qui vient confirmer une réalité : l’insécurité gagne de plus en plus le terrain à Bamako.
Les faits: vendredi, Le 17 août 2018, dans une mosquée située près du Lycée Privé Bengaly » LBENG » à Banconi Plateau, le Vieux Drissa OUOLOGUEM fut grièvement blessé par lame pendant qu’il faisait deux rakats avant l’arrivée de l’imam pour la grande prière du vendredi. Juste au premier rakat, lorsqu’il s’est assis et que les plantes de ses pieds étaient exposées, le jeune Ali Diakité âgé d’environ 15 ans sort de sa poche une lame et l’enfonce dans l’un de ses pieds avant de tracer de haut en bas.
Malgré la douleur qui lui a été affligée, le vieux Drissa n’a pas interrompu sa prière. Cependant, après avoir fini, il s’adressa aux trois individus dont (deux adultes et un mineur) qui étaient juste derrière lui. « Salam Aleykoum, j’étais attaqué par quelqu’un, savez-vous qui en est l’auteur ? » À sa grande surprise, ils répondent tous par le négatif. Tout en faisant semblant de n’avoir rien vu.
Ne voulant pas perturber la prière de vendredi, Drissa s’est calmé en attendant la descente de la mosquée. Dès la fin de la prière, plusieurs personnes qui avaient suivi la scène de près ou de loin ont coincé Ali et l’ont trouvé une lame dans sa poche. Aussitôt, il a avoué avoir commis le forfait mais sur ordre de d’une personne dont il n’a pas voulu donner le nom.
Étant donné que le vieux est diabétique, ses enfants au lieu de chercher à en savoir davantage sur la motivation du petit bandit, ont préféré amené leur papa à l’hôpital au plus vite pour des soins adaptés.
On a appris que le nommé Ali a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’un jeune qui serait l’un de ses complices. Après avoir reçu les premiers soins, le vieux Drissa a fait réunir la commission de la mosquée afin de savoir s’ils ont eu échos de l’acte cynique dont il a été victime. Tous ont affirmé avoir eu échos. Il demandera alors si l’acte restera impuni.
Malheureusement pour lui, comme on a l’habitude de le faire au Mali, ils se sont mis à lui demander de pardonner. Une demande que Drissa a carrément refusé tout en concluant qu’il le faut connaitre le complice et la cause de l’acte. ‘’Un jour on finira par tuer quelqu’un avec le couteau dans cette mosquée’’, a-t-il prévenu.
Ainsi pour tirer cette affaire, il s’est rendu à la brigade des mœurs et amener une convocation pour Ali mais la famille l’a déjà fait fuir. Cependant son grand frère, Laye Diakité (un bossu) prêcheur principal de la même mosquée fut convoqué car Ali le coupable était introuvable.
Ce dernier refusait au début d’aller répondre à la convocation et a traîné les pas durant 5 jours. Entre temps, il a cherché en vain des solutions sociales pour de calmer le vieux Drissa et ses enfants afin qu’ils retirent la plainte. Finalement, face au refus catégorique de ses derniers, Laye a fini par répondre à la convocation. Sur place, interrogé par rapport à l’endroit où se trouvait son jeune frère Ali, il a voulu dans un premier temps tourner autour du pot en disant qu’il n’en sait rien. Cependant, il a fini par avouer qu’Ali est à Kanadjiguila.
Aussitôt, le commissaire a pris les dispositions pour faire venir le petit bandit à la brigade des mœurs. Face aux stratégies du commissaire de police, Ali va très vite avouer avoir agi pour un certain Diakaridia Sidibé. Un jeune de dix-sept (17) ans, environs, il est débutant Wahhabite (wahabiya) et est chargé de la collecte de l’argent à l’entrée de la mosquée.
Sitôt, Diakaridia et son grand frère furent interpellés. Une fois à la brigade Diakaridia a reconnu avoir chargé Ali de tracer le pied du vieux Drissa avec une lame. Comme raison donnée, il dit être fâché contre ce dernier. Sans jamais réussi à dire le pourquoi. Très surpris, le vieux Drissa a dit qu’il ne se souvient de rien de grave qui soit passé entre eux. La seule chose dont il se souvient, est d’avoir un jour dit à Diakaridia d’interdire le bruit des enfants dans la mosquée.
Juste après, il s’est dit heureux d’avoir compris la raison pour laquelle il avait été attaqué et a aussitôt décider de retirer sa plainte tout en pardonnant. Cependant, y égard à la gravité de l’acte posé par les jeunes, la brigade des mœurs a jugé nécessaire de les mettre à la disposition de la justice. Normalement, ils croupissent en prison au moment où nous mettons cet article sous presse.
Dognoumé DIARRA
LE CONFIDENT