Le nouveau président de l’ANC souhaite accélérer la « transformation radicale » de l’économie et autoriser l’expropriation de terres sans compensation.
En Afrique du Sud, le nouveau président du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), Cyril Ramaphosa, a conclu la conférence de son parti, mercredi 20 décembre, en promettant d’éradiquer la corruption et d’accélérer la « transformation radicale » de l’économie.
« Nous devons mettre un terme à la corruption et nous devons le faire immédiatement », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé dans la nuit de mercredi à jeudi devant quelque 5 000 délégués de l’ANC réunis à Johannesburg. « Nous devons aussi agir avec courage contre les accusations de corruption et d’abus de pouvoir dans nos propres rangs », a affirmé l’actuel vice-président sud-africain.
M. Ramaphosa a été élu lundi à la présidence de l’ANC, où il a succédé à l’actuel chef de l’Etat, Jacob Zuma. Il a devancé d’une courte tête son unique rivale, l’ancienne patronne de l’Union africaine(UA) et ex-épouse de M. Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma. Leur duel a profondément divisé le parti, affaibli par la crise économique persistante et par les multiples accusations de corruption qui visent M. Zuma. M. Ramaphosa fait désormais figure de favori pour succéder à M. Zuma à la tête du pays à l’issue des élections de 2019.
« Nous avons l’intention de rester »
Lors de son discours, il s’est réjoui que le parti de l’icône Nelson Mandela ait maintenu son unité malgré ses fractures. « Nous sommes toujours là cent six ans après [la création du parti], nous sommes vivants, nous dirigeons [le pays] et nous avons l’intention de rester », a-t-il lancé sous les applaudissements. L’ANC dirige l’Afrique du Sud depuis sa victoire lors des premières élections libres de l’histoiredu pays, en 1994.
M. Ramaphosa a également promis d’accélérer la « transformation radicale » de l’économie au profit de la majorité noire du pays, dont une large majorité vit toujours dans la pauvreté un quart de siècle après la chute de l’apartheid.
Conformément aux résolutions adoptées pendant la conférence, il a confirmé que son parti souhaitait modifier la Constitution pour autoriser, sous conditions, l’expropriation des terres sans compensation, un sujet très sensible en Afrique du Sud. « L’expropriation sans compensation doit faire partie des mécanismes à la disposition du gouvernement, a-t-il dit, mais sans déstabiliser la production agricole ou l’économie ». La majorité des terres du pays appartient à la minorité blanche.
Le Monde.fr avec AFP Le 21.12.2017 à 10h11