Certains quartiers de Bamako situés le long du fleuve sont parsemés de parcelles exploitées par des maraîchères. Le maraichage ou jardinage est une culture qui consiste à la production de légumes et des fruits. L’essentiel de l’approvisionnement en légumes de Bamako est assuré par les maraîchers et particulièrement en salade.
Le maraîchage occupe une place très importante dans notre économie et surtout la culture de la salade, a expliqué Traoré Habibatou Diarra, agronome à Missabougou. La salade, selon elle, est une plante potagère très appréciée qui n’est pas exigeante quant à la nature du sol qui doit tout de même être assez riche en matière organique. Selon les spécialistes, la salade joue un rôle très important dans la prévention contre le cancer, car elle stimule la communication entre les cellules et facilite la digestion. Mamadou Coulibaly, maraîcher à Sotuba, dira que la culture de la salade se heurte à d’énormes difficultés en période d’extrême chaleur. La pénurie d’eau, le manque de terrain aménagé à l’usage exclusif de la production de salade sont autant de difficultés.
La plupart des maraîchers ne disposent pas de terrain destiné à la culture de la salade, a t-il souligné. Lui même étant réduit à squatter des terrains vides abandonnés avant que leurs propriétaires ne viennent les occuper. Si pendant la fraîcheur, la salade coûte moins cher (une planche est vendue à 200 FCFA), en période d’extrême chaleur et d’hivernage, la planche est cédée à 1.250 FCFA, a indiqué le jardinier, avant d’ajouter que malgré la valse des prix selon les saisons, les prix des intrants ne suivent pas les fluctuations. «Donc on vend à perte à certains moments», dit-il.
Coulibaly Aminata Samaké est vendeuse de salade à Kalabancoura ACI depuis 7 ans. «En saison pluvieuse, l’approvisionnement n’est pas facile, mais la salade se vend bien et procure des bénéfices», a t-elle expliqué. Ce qui fait qu’elle vend par jour 12.500 à 15.000 FCFA de salade. Rokiatou Togola, vendeuse de salade au marché de Niamakoro depuis 2 ans, abonde dans le même sens. Elle ajoute que les maraîchers préfèrent la culture du maïs et des autres céréales en hivernage. En dépit de la réduction de l’offre en période d’hivernage, la salade reste un aliment très prisé. Les maraîchers ont déploré le fait que les espaces occupés par les cultures vivrières de façon générale, s’amenuisent de jour en jour du fait de l’urbanisation. M. Coulibaly a exhorté les autorités à aider les maraîchers à trouver des terrains bien aménagés pour la culture de la salade.
Amsatou Oumou TRAORÉ
Source: Essor