«L’avenir du syndicat dans un contexte de crise sécuritaire» était le thème choisi cette année par la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) pour célébrer la journée du 1er mai qui consacre la Fête du travail. Par la même occasion, la Confédération a exprimé sa joie de vivre les cent ans de l’Organisation internationale du travail (OIT), un centenaire qui a été célébré en janvier dernier.
La CSTM a choisi cette année de ne pas défiler. Les responsables syndicaux ont invoqué à ce sujet le contexte sociopolitique et sécuritaire difficile que traverse le pays depuis quelques années.
C’est pourquoi, l’organisation syndicale a décidé de marquer une pause dans l’organisation du traditionnel défilé pour exprimer toute sa compassion aux autorités du pays. Mais en lieu et place du défilé, la CSTM a initié, hier, au Centre international des conférences un débat pour ne pas rester en marge de la Fête du travail. La conférence était présidée par le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, en présence du chef de cabinet du département du Travail et de la Fonction publique, Hamadoun Maïga, du représentant de la coordination des chefs de quartiers de la Commune III, Modibo Djiré, et de nombreux invités.
Visiblement préoccupé par la difficile situation actuelle de notre pays, le patron de la CSTM a exprimé son amertume de voir la situation perdurer, sans aucune solution.
«Nous aurions souhaité passer cette journée de fête autrement. Mais le contexte actuel du pays nous oblige a agir autrement», a-t-il regretté. Par ailleurs, le syndicaliste a peint un tableau sombre de notre pays du point de vue politique mais aussi économique. Il a également mentionné le front social caractérisé des soubresauts, notamment d’interminables mouvements d’arrêt de travail (grèves) de différentes corporations.
Et Hamadoun Amion Guindo de prôner une synergie d’actions et un sursaut national pour aider le pays à sortir du gouffre. Apparemment soucieux de l’avenir du pays, les responsables de la CSTM ont clairement fait savoir leur intention de faire taire leurs revendications d’abord en attendant que le pays se redresse. «Tant qu’il n’y a pas de sécurité, il est difficile d’avancer», a précisé le leader de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali. Pour en revenir au sujet du jour, il a souligné que la conférence-débats est un moyen permettant d’informer, d’instruire et d’éduquer ses «camarades syndicalistes» sur le syndicalisme.
Dans cet esprit, ceux-ci connaîtront mieux l’OIT à travers ses missions et objectifs. Ainsi lors des débats, plusieurs thèmes ont été passés au crible par les spécialistes. Il s’agit, entre autres, du mouvement syndical : historique, évolution et action dans le cadre de la justice sociale.
La place et le rôle des syndicats et des pouvoirs publics dans le dialogue social et la culture de la paix en période de conflits et de crises sécuritaires, la reforme du secteur de la sécurité, le rôle et la place du syndicat et de la société civile dans la mise en œuvre de cette reforme, le règlement des conflits et crises sécuritaires, ont été aussi des points de discussions.
Mohamed TRAORé