Lors des inondations à Bamako, ayant causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants, ils étaient nombreux à assister les sinistrés. Ils sont les volontaires de la Croix-Rouge malienne. Le comité du district de Bamako a organisé une journée d’échange avec la population pour expliquer le concept du volontariat du CICR, ses missions ainsi que les actions menées par la CRM. C’était au gouvernorat du district.
« C’était très dur. L’eau avait ravagé tout sur son passage dans certaines familles »,se souvient Bréhima Tangara.Lors des inondations d’août 2013, Bréhima faisait partie de ceux qui se sont portés volontaires à assister les sinistrés. Sa Commune (en particulier Banconi) a été l’une des plus sinistrées. « On a apporté notre aide aux familles vulnérables qui avaient tout perdu en leur donnant des consignes de protection, des couvertures et notre soutien psychosocial », raconte le volontaire.
Bréhima intègre le corps volontariat de la Croix-Rouge malienne (CRM) très tôt. Après les formations de base, il rejoint la branche de la Croix-Rouge malienne de sa localité, Commune I. Cet engagement ne le quitte plus 30 ans après. Avec ses expériences acquises, il a en sa charge aujourd’hui les jeunes volontaires de sa Commune, au nombre de 400.
« Être engagé dans le volontariat pour moi, c’est la citoyenneté, venir en aide à son prochain sans distinction de race, de couleur et de religion. Ce sont ces valeurs qui me motivent vraiment à continuer dans ce domaine », dit-il convaincu.
Comme Bréhima, ils étaient quelque plus de 1000 volontaires de la CRM du district de Bamako réunis en cette fin d’année au gouvernorat du district en journée porte ouverte pour mieux expliquer le concept du volontariat de la Croix-Rouge, ses missions, son fonctionnement ainsi que ses domaines d’intervention. La journée d’échange est initiée par le comité de la Croix-Rouge malienne du district. Selon son président, Aliou Konaté, l’objectif est de renforcer les connaissances de la population, des leaders communautaires, religieux et politiques sur les valeurs et principes de l’organisation humanitaire en vue d’« envisager ensemble un cadre permanent de soutien et de collaboration ».
Entre représentants de la CRM et acteurs de la société civile, la journée ouvre également les débats sur les relations de la CRM avec les populations, l’administration et les autres organisations internationales.
« Nous sommes une organisation para étatique parce que nos actions s’inscrivent dans le cadre de la mission globale de l’Etat malien qui est de soulager et de renforcer la sécurité des populations. L’autre action est de faire en sorte que les missions de l’Etat soient au niveau des populations. Nous le faisons à travers des actions de développement et d’assistance », explique Nouhoum Maïga, coordinateur de la branche Bamako de la CRM. Dans la réalisation de ces missions, précise-t-il, les volontaires constituent le socle. « Ils réalisent des actions de façon bénévole et désintéressée mais professionnelle, car la plupart d’entre eux sont recrutés et formés dans leur domaine d’intervention par les branches de la CRM ».
Poursuivre les acquis
La Croix-Rouge malienne dans son rôle d’auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire, fait aujourd’hui le développement, au-delà de l’assistance simple, à travers des projets et programmes d’assistance humanitaire, selon Ali Konaté, président du comité de la Croix-Rouge malienne du district de Bamako.
« Le district de Bamako bénéficie actuellement de deux de ses projets réalisés par les volontaires. Il s’agit du projet RLF et de secours psychosocial en partenariat avec le CICR et la Croix-Rouge Danoise et le projet Abri Banconi. Il est exécuté en partenariat avec le CRL qui intervient dans la Commune I, au quartier Banconi, dans le cadre de la protection et de la sécurité de l’habitat » indique-t-il.
A ses dires, pour cette année, la CRM mise sur la poursuite de ses acquis. Des nouveaux projets et initiatives sont sollicités par la CRM pour Bamako auprès de ses partenaires, annonce M. Konaté.
Cette journée d’échange, dernière de l’année 2019, a vu la participation du représentant du gouverneur du district de Bamako, du chef de quartier de la Commune III, des responsables de la Croix-Rouge malienne et du Comité international de la croix rouge (CICR). Elle a été parrainée par l’honorable Hadji Hadi Niangado, député à l’Assemblée nationale.
Le Mali est signataire de la Convention de Genève depuis 1965 et des protocoles additionnels I et II. La CRM, dans sa mission de soulager la souffrance des populations vulnérables, intervient à travers des actions de développement et d’assistance humanitaire dans les domaines de la santé, la réparation et de la gestion des catastrophes, l’amélioration de la santé alimentaire et le renforcement institutionnel et organisationnel conformément aux principes du CICR que sont : la neutralité, l’impartialité et l’indépendance.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Mali Tribune