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Crise sécuritaire : Quand la misère des déplacés n’attendrit personne

Le mélodrame sécuritaire a plongé le Mali dans une sinistrose à nulle autre pareille. Faute de trouver un dénouement pacifique au contentieux entre l’Etat malien et les mouvements irrédentistes du septentrion, le phénomène du terrorisme s’est invité en exacerbant le conflit au point de le métastaser jusqu’au centre du pays. Une tragédie ayant occasionné beaucoup de victimes parmi lesquelles les populations déplacées et éparpillées entre les grandes agglomérations urbaines maliennes, entre autres zones non gangrénées par l’insécurité, sans compter les nombreux réfugiés dans certains pays voisins. En effet, avec 386 454 personnes déplacées en mai 2021 comparé aux 353 455 enregistrées en 2013, on peut affirmer sans risque de se tromper que le mal-être des populations des zones de conflit s’est amplifié au fil des années et que leurs refuges sont en réalité loin d’être des points de chutes confortables. Pour Bamako, par exemple, la recrudescence de l’insécurité au Centre a drainé 263 00 déplacés internes  accueilli dans deux camps de fortune en avril 2019, sans compte la myriade de miteuses familles déplacées qui occupent les grandes artères de la capitale dans le but de s’octroyer des bienfaits de quelques âmes charitables. Âgée de 23 ans, Amsetou Guindo, une déplacée interne du village dogon de Roboy ayant trouvé refuge dans la capitale, assure que c’est le traitement inhumain qu’infligent les terroristes aux habitants de sa localité qui l’a contrainte a préférer la précarité dans la capitale. Idem pour Drouba Mint Mohamed, une veuve qui a dû fuir Ménaka avec ses deux filles pour éviter de vivre dans une peur insupportable. Elle s’est résignée à mendier avec ses enfants au niveau de la tour d’Afrique pour assurer le repas quotidien.

Des témoignages de ces deux femmes on peut déduire, en définitive, un bonheur partagé de ne plus vivre la peur au ventre, mais aussi la misère commune de vivre un autre type de calvaire qu’elles ne devaient jamais connaître : une morose situation qui n’honore pas l’humanisme soudanien et qui interpellent hautement les décideurs quant à l’urgence d’appliquer intégralement la loi portant protection et assistance aux personnes déplacées internes, conformément à la convention de l’union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique (convention de Kampala).

Ousmane Tiemoko Diakité

Source: Le Témoin

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