L’incertitude planant sur l’avenir politique de l’Allemagne sème le doute dans les rangs européens. Alors que les négociations entre libéraux, écologistes et conservateurs, en vue de former un nouveau gouvernement pour la chancelière Merkel, ont échoué, les milieux européens s’interrogent sur la suite.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Quentin Dickinson
Confrontés – impuissants – au lent déroulement de la crise post-électorale allemande, les milieux européens ne réagissent pas autrement que le monde de l’économie et que les cercles politiques, qui ne redoutent rien autant que l’incertitude.
Car l’Allemagne, jusqu’ici celle d’Angela Merkel, constituait pratiquement à elle seule la vitrine et la garantie de la stabilité de l’ensemble de l’Union européenne. Or, en l’espace de quelques semaines, le doute s’est introduit dans les projections.
Et si c’était la fin d’une époque ? Qui, dans la classe politique allemande tous partis confondus, pourrait avoir les épaules suffisamment larges pour occuper la chancellerie fédérale sans décevoir ? C’est que les 27 partenaires de l’Allemagne réclament de cette dernière à la fois pragmatisme, vision et modestie.
Les regards se tournent vers l’Elysée. D’un côté, il est clair qu’au fil des jours, Emmanuel Macron – à l’intérieur comme à l’extérieur de l’UE – assume de façon croissante le rôle de moteur politique et de référent qualifié de l’Union européenne, aux dépens d’Angela Merkel.
Mais d’un autre côté, les réformes en profondeur que le président français ambitionne de mener en Europe ont absolument besoin d’un attelage franco-allemand solide, qui ne peut se satisfaire d’un partenaire politiquement affaibli.
Rfi