Alors que le peuple URD dans son écrasante majorité, plus des 2/3 des membres du BEN et plus de 90 % des sections, a porté son choix sur l’honorable Gouagnon Coulibaly, lors du dernier congrès extraordinaire, le premier vice-président, le Pr Salikou Sanogo continue à s’agiter. Il a même poussé l’outrecuidance jusqu’à convoquer une réunion extraordinaire du Bureau Exécutif National, BEN, alors qu’il ne semble plus avoir ni la qualité encore moins la légitimité. Cette situation entretenue par certains partisans du premier vice-président, avec la complicité de la famille de Soumaila Cissé, ne fera que fragiliser le parti de la poignée des mains. Soumaila Cissé qui a voulu bâtir un parti où seules les valeurs de travail d’humilité, de solidarité et de compétence comptent, retournera dans sa tombe en voyant ces pratiques d’une autre époque. Va-t-on vers une longue bataille judiciaire ? Après le plébiscite de Gouagnon Coulibaly par le peuple URD, lui donnant une légitimité jamais égalée, la justice n’aura-t-elle pas pour seule mission de vérifier la légalité de son élection ? Pourquoi le camp minoritaire continue-t-il à prendre en otage l’URD ? A-t-il du soutien au sommet de l’Etat pour vouloir fouler aux pieds tous les principes sacrosaints des statuts de l’URD ?
Nombreux sont les observateurs de la scène politique malienne à s’interroger sur l’après Soumaila Cissé. Ce charismatique Président tombé les armes politiques à la main, semble laisser des héritiers incompatibles, voir opposés à tout point de vue. Ils sont aujourd’hui à Hue et à Dia pour le contrôle du parti. Deux camps sont ouvertement en conflit, celui de l’honorable Gouagnon Coulibaly et le camp de Salikou Sanogo. Il est tout à fait normal après le décès du leader charismatique de l’URD qu’était Soumaila Cissé, que les ambitions soient exprimées, Mais quand on n’a pas les moyens de ses ambitions on tombera forcement dans la prétention, telle semble être le cas du premier vice-président Salikou Sanogo, qui s’accroche à un fauteuil que les militants du parti lui ont retiré le 16 janvier lors du congrès extraordinaire. Le hic est que le premier vice-président ne pourrait même pas se targuer d’avoir le soutien d’une quelconque section, même celle de Sikasso supposée être sa base. Il ne saurait revendiquer aucune légitimité .
En effet, Cette crise de leadership devrait connaitre son épilogue avec la tenue le 16 janvier 2022 d’un congrès extraordinaire pour non seulement clarifier les positions des uns et des autres, mais aussi et surtout élire un cadre à la tête du parti afin de mettre fin au bicéphalisme à la tête de l’URD. Les militants ont tranché de la plus belle des manières en élisant l’honorable Gouagnon Coulibaly. Selon nos informations pour la tenue de ce congrès extraordinaire les statuts du parti prévoient les 2 /3 des membres du BEN ou encore ceux des sections. Selon les mêmes sources le quorum avait été largement atteint et l’innovation majeure, d’après notre interlocuteur, a été, pour le Collectif pour la sauvegarde de l’URD, CPS /URD, de convier les Maires et les secrétaires généraux des sous sections de l’URD avec voix consultatives au congrès du 16 janvier 2022, pour ne pas laisser le moindre doute sur la légitimité de Gouagnon Coulibaly. Comment après ce plébiscite, le premier vice-président, qu’il soit même Président intérimaire, pourrait encore s’entêter à convoquer une réunion extraordinaire du BEN sans se référer au Président nouvellement élu par les militants de l’URD ? Si la démocratie est la dictature de la majorité, comment une minorité peut vouloir s’imposer et même prendre en otage une majorité ? La justice seule à la réponse à cette question.
Pour les analystes que nous sommes, l’attitude du premier vice -président relèverait du déni de droit et de démocratie et tout porte à croire que s’il persiste dans son aventure sans issue ce qu’il a des soutiens au haut sommet de l’Etat, comme en atteste d’ailleurs la présence des ministres URD à la conférence de Presse animée par le Pr Salikou Sanogo. Il n y a plus l’ombre d’aucun doute que le premier vice-président de l’URD est manipulé sciemment ou inconsciemment par des gens aux agendas politiques cachés.
Puis que nul n’est au-dessus de la loi, la justice qui semble désormais marqué son territoire saura trancher en toute indépendance et mettre fin à cet imbroglio politique. En attendant l’épilogue de ce long feuilleton judiciaire dont le premier épisode est attendu dans les jours voire les semaines à venir, C’est bonjour la théâtralisation politique au sein du parti de Soumaila Cissé, car tout porte à croire qu’après celle du premier vice- président Salikou Sanogo, le Président de l’URD issu du dernier congrès extraordinaire, l’honorable Gouagnon Coulibaly, fort de sa légitimité, organisera sa cérémonie de présentation des vœux au nom de l’URD dans les jours à venir et conviera ses camarades pour une réunion statutaire du BEN/URD.
En définitive, la justice, a encore du pain chaud sur sa planche, car le Mali Koura tant chanté ne tient que par elle seule maintenant.
Youssouf Sissoko
Source L’Alternance