Il est indéniable que l’insécurité a créé une véritable psychose au sein de la population, surtout celle du nord. Le fléau constitue également un casse-tête pour le gouvernement. En effet, chaque jour apporte son lot de crimes, de règlements de comptes.
Une situation qui a précipité le déplacement du Premier ministre Soueylou Boubeye Maïga dans la cité des Askia. Accompagné du ministre de la Sécurité et de la Proctection civile, le Général de Division Salif Traoré, le chef du Gouvernement a profité de cette descente à Gao pour dénoncer le paradoxe lié aux différents crimes et au silence de la population, tendant à couvrir les délinquants qui sèment la terreur.
C’est dans cette optique qu’il a annoncé des mesures prises pour sécuriser la ville de Gao et environs. Ainsi, le Département de la Sécurité a, semble-t-il, déjà compris toute l’ampleur de la question parce qu’il vient de prendre un acte dans ce sens, en affectant 140 policiers à Gao pour l’opérationnalisation du Groupement Mobile de Sécurité de la ville de Gao.
Cette mesure commence déjà à faire grincer des dents. Car, si les jeunes policiers n’ont pas le choix par rapport à l’exécution correcte de cette décision, car “l’ordre donné est à exécuter sans hésitation ni murmure”, dit-on. Cependant, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de matériels adéquats pour bien assurer le maintien d’ordre, quand on sait que l’insécurité et la présence des armées dans ces zones ne font l’objet d’aucune ambiguïté.
Notons que l’arbre de cette volonté du gouvernement d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ne doit pas cacher la forêt du manque criard de moyens matériels mis à la disposition de ces pauvres policiers pour être à la hauteur de la mission à eux confiée, surtout dans une ville comme Gao, l’épicentre de cette question épineuse de l’insécurité. Tenez-vous bien, ces limiers ont été déployés avec seulement 140 pistolets mitrailleurs (PM), 140 pistolets automatiques (PA), 180 chargeurs garnis de 30 cartouches et quelques pickups. Alors que, de l’avis des spécialistes, pour faire face efficacement aux défis sécuritaires dans le nord de notre pays, nos forces de défense et de sécurité doivent se déplacer à bord de véhicules blindés. En termes plus simple, les pickups ne répondent plus aux défis sécuritaires.
Nonobstant cette situation, pourquoi déployer des policiers sous-équipés dans une zone où la question sécuritaire est un secret de polichinelle ? Est-ce de la récupération politique ? Ont-ils été déployés pour lutter effectivement contre l’insécurité ? Voici un ensemble de questions qui taraudent l’esprit des plus avertis. Seuls Dieu et le Gouvernement peuvent répondre à ces questions. Que Dieu protège nos éléments des forces de défense et de sécurité ! Boubacar PAITAO
Source: Aujourd’hui-Mali