« Après le pain, l’instruction est de 1er besoin du peuple » disait Jules Ferry, ancien ministre français de l’instruction publique en 1879.
Aucun groupe humain, aucune société, aucun pays ne peut se construire, et assurer à ses membres le progrès et le bien être sans la possession du savoir. L’histoire de l’humanité est parsemée de succession de domination de ceux qui savent sur ceux qui savent moins.
Notre pays, jadis haut lieu du savoir et de la connaissance, ne peut et ne doit laisser mourir à petit feu son système éducatif au risque d’hypothéquer de façon dramatique le devenir de ses enfants. Ils sont à ce jour des dizaines de milliers à ne pas être orientés dans une filière de formation et d’apprentissage après l’obtention du DEF et du BAC cette année et les années passées. Une perte immense pour le pays, Une vraie catastrophe pour des jeunes en âge d’apprendre un métier et de pouvoir servir leur pays.
Lutte contre la pauvreté quand tu nous tiens. !!!
Il faut sauver notre système éducatif qui se noie chaque jour un peu plus dans les eaux troubles de l’insuffisance des moyens et de l’immensité des besoins en tous genres : besoin en locaux, en maîtres bien formés, en matériels didactiques en qualité, en choix innovants de méthodes et de filières ouvertes sur le monde moderne ; l’adéquation de la formation à l’emploi. Le budget d’état seul ne peut pas y faire face.
Devant l’océan des besoins, je propose la création d’un Fonds National pour l’Education qui sera alimenté par la nation toute entière : maliens de l’intérieur comme de l’extérieur.
Il s’agit de prélever ou d’assujettir entre 0 à 3% :
– Tous fonds d’investissement
– Toutes exportations
– Les cartes et puces de la téléphonie mobile
– Les factures des téléphones fixes
– Les factures d’eaux et d’électricité
– Les revenus des travailleurs du secteur public et privé
– Les coûts des prestations des professions libérales
– Les revenus du monde paysan
– Les hydrocarbures
– Les billets des transports publics et privés : avion, autos, train, bateau, des loisirs
– Les transactions financières
– Emissions de vignettes et de timbres etc…
Cette énumération n’est pas exhaustive, elle sera affinée par les économistes et le gouvernement pour évaluer son impact et son coût. Je suis convaincu que l’on pourra récolter des centaines de millions chaque année pour relever ce défi à nul autre pareil pour notre peuple. Et ce Fonds, qui sera géré par une structure à déterminer, permettra à notre éducation tous ordres confondus d’aller de l’avant.
Prenons ici et maintenant le pari de cette aventure qui nous aidera à affronter les défis de la concurrence, de l’intégration et de la mondialisation.
Tous ensemble, chacun à son niveau, du mieux qu’il peut, sauvons ce BATEAU IVRE pour qu’il ne sombre pas dans les eaux déjà troubles et infestées du fleuve Djoliba à cause de notre inconscience, de notre indifférence collective provoquée par les crises sociales et économiques dont certaines solutions sont à portée de notre main.
Le budget d’Etat (près de 33 %) ne peut plus seul suffire pour bâtir l’Ecole de nos rêves, l’Ecole de nos besoins, l’Ecole pour un Mali condamné à gagner cette autre mère des batailles qu’on mène péniblement depuis 1960.
La conquête pour le savoir n’a pas de prix; l’instruction dans le travail et la discipline sont les clefs qui ouvriront toutes les portes du bien-être, du progrès social et économique dans la justice, l’égalité et la vraie solidarité entre tous les enfants du pays !!!
Cette proposition avait été déjà faite depuis novembre 2008
Au Forum national sur l’éducation
Tentons de la mettre en œuvre, cela pourrait être l’une des solutions à la crise de notre système éducatif
Bamako, le 29 janvier 2019
Me Ibrahim BERTHE
Ancien député
Source: L’Indicateur du Renouveau