Poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Tombouctou durant la crise de 2012-2013, le djihadiste Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud sera finalement jugé. L’ouverture de son procès est prévue pour le 14 juillet 2020 prochain par la CPI.
« La Chambre d’appel de la CPI a ainsi confirmé la décision de la Chambre préliminaire I du 27 septembre 2019, qui avait estimé que l’affaire à l’encontre de M. Al Hassan était suffisamment grave pour justifier que la Cour y donne suite », lit-on dans une publication du 19 février 2020 sur le site internet de la CPI.
La Cour pénale internationale rappelle que Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud lui a été remis le 31 mars 2018. Cela, suite à un mandat d’arrêt délivré contre ce djihadiste. Durant la crise de 2012, il aurait assuré la fonction de commissaire islamique de Tombouctou, au compte des groupes djihadistes.
« Selon la CPI, d’avril 2012 à janvier 2013, alors que Tombouctou était sous la domination des groupes armés Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Ansar Eddine, M. Al Hassan ‘’aurait joué un rôle de premier plan dans la commission des crimes et la persécution religieuse et sexiste infligée par ces groupes armés à la population civile’’ », rappelle la même source. Outre cela, il aurait également pris part à la destruction des mausolées de Tombouctou ainsi qu’aux mariages forcés de certaines Tombouctiennes. Une situation qui aurait donné lieu à des viols à répétition ainsi qu’à des esclavages sexuels.
Selon la Chambre préliminaire de la CPI, M. Al Hassan serait responsable des crimes suivants : « Crimes contre l’humanité prétendument commis à Tombouctou, au Mali, dans le contexte d’une attaque généralisée et systématique commis par les groupes armés Ansar Eddine et AQMI contre la population civile de Tombouctou et de sa région entre le 1er avril 2012 et le 28 janvier 2013 : torture, persécution, viol, esclavage sexuel, et autres actes inhumains y compris, entre autres, des actes prenant la forme de mariages forcés ; et Crimes de guerre prétendument commis à Tombouctou, au Mali, dans le contexte d’un conflit armé à caractère non-international ayant eu lieu dans la même période de avril 2012 à janvier 2013 : torture, traitements cruels, atteintes à la dignité de la personne, condamnations prononcées sans un jugement préalable, rendu par un tribunal régulièrement constitué et assorti des garanties judiciaires généralement reconnues comme indispensables, attaques intentionnellement dirigées contre des bâtiments protégés consacrés à la religion et monuments historiques, viol et esclavage sexuel. »
Fousseni Togola
Source: Journal le Pays- Mali