La traditionnelle classe politique est bousculée dans la conquête du pouvoir. Les forces économiques et religieuses veulent maintenant prendre les rênes du pays. Elles s’organisent de leur côté en comptant tirer un bénéfice énorme du discrédit de la traditionnelle classe politique.
Les premières sont aujourd’hui incarnées par le président du Conseil national du Patronat, Mamadou Sinsin Coulibaly. Le patron des patrons ne rate plus d’occasion pour faire un réquisitoire sans appel contre l’élite politique dirigeante. Il multiplie les déclarations fracassantes. M. Coulibaly bénéficie d’une oreille attentive auprès du corps diplomatique, des partenaires techniques et financiers.
Pour mener la croisade contre la corruption et la délinquance financière, il s’est offert le service du Pr Clément Mamadou Dembélé, président de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage. D’une ville à l’autre, Clément Dembélé harangue les foules. Il module son discours en fonction de son auditoire et tient généralement le langage que les gens veulent entendre.
La débauche d’énergie de l’inspirateur du mouvement «Maliens tout court», Ibrahim Diawara, ne serait pas sans rapport avec cette stratégie des détenteurs du pouvoir économique de vouloir s’accaparer un jour de la magistrature suprême tel un Patrick Talon du Bénin ou un certain Donald Trump des Etats Unis d’Amérique.
Les secondes se recrutent dans les rangs de la mouvance religieuse, plus précisément musulmane. Elles ne se contentent plus de leurs prêches dans les mosquées. Ces forces, aujourd’hui redoutées pour leur capacité de mobilisation, se donnent les moyens de leurs politiques. Elles ont envahi l’espace de communication et d’information.
Ainsi après les radios, elles ont aujourd’hui leurs chaînes de télévision, des canaux pour faire passer leurs messages et surtout distiller au sein des masses populaires les idéologies qu’elles défendent. Ces forces religieuses qui veulent davantage peser dans la gouvernance du pays se reconnaissent dans les discours tenus par l’ancien président du Haut conseil islamique (HCI), l’imam Mahmoud Dicko.
Désormais, ces forces ne se contenteront plus de soutenir un candidat, elles veulent prendre le pouvoir politique. Par quels moyens ? Wait and see !
Chiaka Doumbia
Le Challenger