A 29 ans, Jordan Veretout sera du voyage au Qatar avec l’équipe de France pour disputer sa première Coupe du monde (20 novembre-18 décembre). Interrogé mercredi par La Provence, le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille a accueilli la nouvelle avec bonheur et un peu d’étonnement aussi. « Si vous m’aviez dit que je serais sélectionné pour la Coupe du monde il y a trois semaines, un mois, je vous aurais répondu non. »

Si les partisans de Benjamin André ou Tanguy Ndombele peuvent trouver à redire sur ce choix de Didier Deschamps, le sélectionneur l’a justifié, lui, mardi lors de l’annonce de sa liste. A l’écouter, Veretout a retrouvé « un très bon niveau » après des débuts difficiles à l’Olympique de Marseille et « amène les garanties suffisantes » dans un secteur dépeuplé avec les forfaits de Paul Pogba et N’Golo Kanté.

Mais, loin de toutes ces considérations sportives, la présence de Veretout pose indirectement la question de la double casquette de Bachir Néhar, intendant des Bleus et employé comme « team manageur », depuis 2020, de VV Consulting, l’agence de conseil et de management sportif créée par Vadim Vasilyev, homme d’affaires russe et ancien vice-président de l’AS Monaco. Et il ne s’agit pas de la première fois.

Stéphane Canard, le président de l’Union des agents sportifs français (UASF), le syndicat des agents licenciés de la Fédération française de football (FFF), avait fait part dès février 2021 de son mécontentement à la directrice générale de la FFF, Florence Hardouin, dans un e-mail daté du 5 février, au sujet de la situation de M. Néhar. « La présence dans le staff de Didier Deschamps de M. Bachir Néhar constitue un conflit d’intérêts majeur auquel vous devez mettre fin de façon urgente », pointait M. Canard dans ce mail que Le Monde avait consulté. Ces sommations sont restées sans effet.

Connu pour être un proche de Didier Deschamps, Bachir Néhar, qui a signé en juillet 2020 un CDD à la Fédération française de football (FFF) jusqu’au Mondial 2022 au Qatar, est toujours en poste. « Sa fonction dans cette société n’est donc pas incompatible avec ses missions d’intendant au sein de l’équipe de France. De surcroît, aucun des joueurs membres des équipes de France A et espoirs n’est affilié avec la société d’agents mentionnée », avait précisé au Monde la FFF en décembre 2021.

Une ligne de défense fragilisée

« La société qui emploie M. Néhar n’est liée contractuellement à aucun joueur évoluant en équipe de France espoirs ou équipe première, condition sine qua none du cumul d’activité autorisé par la Fédération française », ajoutait l’avocat de M. Néhar, Romain Vanni.

Source: Le Monde