Le parcours de qualification :
Après 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018, la Tunisie va donc participer pour la 6e fois à une phase finale de Coupe du monde. Les Aigles de Carthage ont lutté pour valider leur billet lors des barrages. Lors des qualifications, les coéquipiers de Wahbi Khazri avaient obtenu la première place d’un groupe composé de la Guinée Équatoriale, de la Zambie et de la Mauritanie. Mais jusqu’au bout, la Tunisie s’est fait peur notamment avec cette défaite en Guinée et ce nul face aux Mourabitounes. Ensuite, comme habituellement sur le continent, la Tunisie a dû se défaire du Mali lors des matches de barrages. Là aussi, ce ne fut pas une partie de plaisir. Si à l’extérieur, les hommes de Jalel Kadri ont arraché une courte victoire (1-0, bien aidé par le but gag puis l’exclusion de Sissako en début de match), le retour à domicile a été beaucoup plus laborieux. Mais encore une fois, la Tunisie s’en est sortie et a validé son billet après un triste 0-0 où les Maliens auront été endormis par leur adversaire du jour. Car c’est une spécialité de la sélection tunisienne : faire déjouer ses adversaires.
Les qualités et faiblesses :
Depuis plusieurs années maintenant, la Tunisie peine à gagner en régularité. Mais malgré un effectif sans grosse star où joueur mondialement connu, l’équipe reste toujours impressionnante dans sa capacité à faire déjouer les adversaires et à répondre présent lors des grands soirs. Sans jamais réellement briller, la Tunisie fait toujours le travail et peut compter sur des joueurs d’expérience au milieu de terrain. Leur malice et leur gestion des temps faibles/temps forts sont toujours très impressionnants. Et on l’a encore vu lors de la dernière CAN où la Tunisie qui avait réalisé une phase de poule décevante a fini par sortir le grand favori, le Nigéria, lors des 8es. Car lorsque la Tunisie n’est pas favorite, elle semble se transcender pour déjouer les pronostics.
Mais les Aigles de Carthage ont, cependant, beaucoup de mal dans la surface adverse. Depuis plusieurs années maintenant, la présence d’un numéro 9 de talent manque cruellement à cette équipe. Les Wahbi Khazri, Youssef Msakni ou encore Naim Sliti vieillissent et personne ne semble encore être capable de prendre la relève sur le plan offensif. C’est ce qui fait souvent défaut à cette équipe : le manque de talent devant. Les matches peinent donc souvent à s’enflammer avec eux. Si défensivement, la Tunisie est capable de se sublimer, un doute existe aussi concernant les latéraux qui manquent parfois d’expérience. Reste à savoir s’ils seront à la hauteur d’un Mondial cette fois-ci.
Le sélectionneur : Jalel Kadri
Après une CAN jugée décevante par la fédération tunisienne, l’entraîneur Mondher Kebaier avait été remercié et c’est son adjoint Jalel Kadri qui a pris sa place dans la foulée à seulement quelques semaines des barrages du Mondial. Alors qu’il devait assurer l’intérim dans un premier temps, Jalel Kadri a finalement été conforté lorsqu’il a envoyé la Tunisie au Mondial en remportant les barrages face au Mali. Le technicien tunisien de 50 ans découvre donc pour la première fois le poste de numéro 1 en sélection après avoir été adjoint en 2013 puis 2021. Mais avant ça, il avait exercé régulièrement en tant qu’entraîneur principal dans les pays du Golfe, (Emirats, Arabie Saoudite) mais aussi en Tunisie, ou encore en Libye et au Liban. S’il ne fait pas spécialement l’unanimité chez les supporters, il aura à cœur de prouver qu’il a les épaules pour permettre à la Tunisie de franchir un cap lors de cette Coupe du monde.
La star : Youssef Msakni
Son nom n’est pas connu du grand public mais il l’est de tous les Tunisiens et des suiveurs du football africain. Véritable joyaux du football local, Youssef Msakni a longtemps porté à lui tout seul la sélection. Fin techniquement, malin dans son jeu avec ballon, performant devant le but, il avait tout pour être une star du ballon rond. Mais dès ses débuts en pro, il très vite fait le choix de mettre sa famille à l’abri en rejoignant les pays du Golfe. Et si l’on regrette forcément de ne pas l’avoir vu briller en Europe, il est toujours resté performant en sélection, éclipsant par moment un certain Wahbi Khazri. Chouchou du public, il reste l’atout offensif numéro 1 de la Tunisie. Ces derniers mois, il est souvent gêné par les blessures, mais lorsqu’il est bien physiquement, Youssef Msakni régale toujours autant. À 32 ans, la Coupe du monde 2022 sera sa dernière et cela pourrait être l’occasion d’avoir la reconnaissance qu’il mérite auprès du grand public.
L’attraction : Hannibal Mejbri
En mai 2021, le très jeune talent Hannibal Mejbri décidait de choisir de représenter la Tunisie. Une excellente nouvelle pour la sélection qui récupérait donc une pépite qui évoluait du côté de Manchester United (après être passé par Monaco). Considéré comme un joueur à très fort potentiel, il a connu la sélection avant même de faire ses débuts en pro. C’est lors de la Coupe Arabe, en pleine saison, que le natif d’Ivry-sur-Seine a glané du temps de jeu. Les Red Devils avaient accepté de le libérer justement pour qu’il puisse se développer. Quelques mois plus tard, c’est lors de la CAN que Mejbri a montré tout son caractère du haut de ses 18 ans. Depuis, il a été prêté par son club à Birmingham City et fait désormais partie des indispensables de la sélection. S’il a encore beaucoup à apprendre, il a déjà montré qu’il était capable d’apporter à son équipe. Et il sera forcément à suivre lors de cette Coupe du monde où il affrontera son deuxième pays : la France.