Depuis le premier cas de maladie à coronavirus déclaré au Mali le 24 mars 2020, c’est le branle-bas de combat du côté des autorités, comme en témoignent les conseils supérieurs de défense qui se succèdent, soutenant les initiatives du plan national de riposte contre la Covid-19. Des initiatives pour lesquelles il faut des sacrifices, comme endetter le pays.
C’est ainsi que des mesures de prévention ont été prises dès le mois de février 2020, suivies de l’adoption du premier plan gouvernemental de préparation et de riposte du 4 mars 2020 (3,3 milliards de Fcfa). Celui-ci a connu une première révision le 10 mars (5,1 milliards de Fcfa) pour aboutir à la version actuelle nécessitant un budget de 34 milliards de Fcfa.
Tout proche, le Conseil des ministres de mercredi dernier a adopté les projets de textes relatifs à la ratification de deux Accords de prêt, signés à Lomé, le 21 décembre 2020, entre le Gouvernement de la République du Mali et la Banque ouest africaine de développement (Boad), en vue du financement des mesures urgentes prises pour faire face à la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Il s’agit de deux prêts destinés au financement du plan de riposte adopté par le Gouvernement dans le cadre de la lutte contre la maladie à Coronavirus. Notamment un prêt d’un montant de 15 milliards de francs Cfa remboursable sur une période de 18 ans et d’un un prêt d’un montant de 13 milliards francs Cfa remboursable sur une période de 10 ans.
La mise en œuvre de ce plan, dit-on, contribuera à réduire les impacts sanitaires, économiques et sociaux de la maladie à coronavirus, notamment le renforcement des capacités sanitaires et le soutien aux entreprises évoluant dans les secteurs de l’économie les plus affectés.
Coïncidence ! Ce même mercredi, 31 mars 21, marque aussi le démarrage officiel de la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19, comme l’annonçait, quelques jours avant, la ministre de la Santé et du Développement social. De bonnes intentions des autorités publiques qui prouvent ainsi leur détermination à lutter contre cette pandémie !
Mais des efforts pour le moment vains. Paradoxe ! C’est ce même mercredi, 31 mars 2021, que la ministre de la Santé et du Développement social informe le Conseil des ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une augmentation continue du nombre de cas testés positifs.
Comme pour dire qu’il ne sert à rien de prendre des mesures par l’Etat, si les populations se comportent comme si de rien n’était, continuant de fouler aux pieds les mesures élémentaires de prévention édictées par les autorités. En effet, faisant fi de la Covid-19, on continue les regroupements (manifestations politiques, sociales et culturelles) dans la totale promiscuité. Devant les espaces de commerce et les lieux publics, les kits de lavage des mains, devenus des meubles poussiéreux, n’ont ni eau ni savon.
En un mot, au moment où la Covid-19 devient persistante, plus létale, avec ses nombreux variants, les Maliens se démasquent jusque dans les écoles, les gares routières et les marchés. Où sont donc les autorités chargées de faire respecter les mesures édictées ? Où sont passés les comités de vigilance tant proclamés ? Faut-il attendre le pire pour agir ?
Amadou Bamba NIANG
Source: Aujourd’hui-Mali