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CÔTE D’IVOIRE : POURQUOI LA FRANCE TOURNE DOS À ALASSANE OUATTARA

Le président Alassane Ouattara était jusqu’ici aux yeux de Paris l’homme au profil idéal pour diriger la Côte d’Ivoire. Les dirigeants de la France en sont désormais moins sûrs puisqu’il ne remplit pas les objectifs attendus de lui.

Alassane Ouattara, les dessous de la pression

La Côte d’Ivoire est le seul îlot de l’Afrique francophone de l’ouest combinant forêt et richesses. C’est ce pays qui doit, aux yeux de Paris, capter la masse de migrants en provenance du Mali, du Niger et du Burkina Faso, des hommes et femmes prêts à sacrifier leur vie pour rejoindre l’Europe où la France est leur cible.

Même si la porte d’entrée des migrants sur le « Vieux continent » est l’Italie, les francophones qui arrivent à fouler l’Europe se pressent toujours de prendre la route pour la France. Malgré l’aide octroyée aux pays « porte de départ d’Afrique » que sont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et même la Libye, à travers l’Union européenne, rien n’y fait. Le nombre de Sénégalais, Burkinabés, Maliens, Nigériens et même Ivoiriens, candidats au départ vers l’Europe se multiplie dans ces pays « digues » qui commencent à céder…

Pour ceux qui arrivent à atteindre la France, ces petits malins très bien conseillers se dépêchent d’introduire des demandes d’asile. Beaucoup se présentent comme étant des Ivoiriens pros Gbagbo pour bénéficier de la protection de Paris. Les demandes de ce type prennent généralement plusieurs mois pendant lesquels les migrants ont le temps de trouver d’autres subterfuges pour rester sur place, même en cas de réponses négatives.

La France veut accélérer les reconduites à la frontière

La récente réforme de l’étude de ces dossiers a changé puisque le traitement est pratiquement fait à la chaine afin de permettre de rapides reconduites à la frontière. La réalité est que les demandeurs, dès réception des réponses (négatives) par leurs conseillers (des avocats ou des associations) s’évanouissent dans la nature, impossible ensuite pour les autorités françaises de leur mettre la main dessus. Même si le nombre de migrants arrivant dans le pays est de 256.000 immigrants en 2016, c’est déjà la surchauffe pour les autorités françaises.

Et les choses ne vont pas s’arranger puisque l’Italie a pris des mesures pour arrêter de faire de son territoire le port d’arrivée des immigrants. Bien que ces derniers finissent en France et quelques rares fois en Allemagne et en Belgique, un certain nombre reste sur place et c’est justement ce que ne veut plus Giuseppe Conte, presque extraordinairement bombardé président du Conseil. Cet homme a tout l’air d’avoir été choisi pour ses positions très radicales sur le sujet, ce qui met en difficulté la France qui sait qu’elle sera envahie par plus d’arrivants.

Cette crainte a amené la France a mettre la pression sur le président Alassane Ouattara pour qu’il libère les prisonniers politiques. Pourquoi ? Parce que les demandeurs d’Asile sur son sol se servent de ces gens pour justifier leurs demandes de la protection de la France. Le fameux rapport accablant d’ambassadeurs de l’Union européenne sur le manque d’engouement du président Ouattara à accélérer la réconciliation que l’Agence France Presse, a fait fuiter, parce que pas pris au sérieux par Abidjan tant qu’il était dans les couloirs diplomatiques, est un exemple du type de pression.

La réconciliation des Ivoiriens, pas vraiment la préoccupation de la France

Autrement, la France n’en a que faire que les Ivoiriens se réconcilient ou pas. Ils sont assez grands pour construire leur bonheur. Mais la déclaration de M. Didier Leschi, Directeur Général de l’Office français de l’immigration, sur le sujet, a obligé les autorités françaises à réagir puisque les fausses publicités d’une croissance extraordinaire de l’économie ivoirienne ne détournent pas les candidats à l’immigration de la France. En clair, Alassane Ouattara ne fait pas aussi bien à leurs yeux que feu Felix Houphouet Boigny qui facilitait et encourageait l’arrivée des ressortant des pays de l’Afrique de l’Ouest en Côte d’Ivoire, ce qui donnait de l’air à la France.

Le pays de Macron a récemment demandé la liste des personnes considérées comme prisonniers politiques pour la passer aux autorités ivoiriennes pour libération. La pression subtilement exercée sur Abidjan depuis Paris a été tellement efficace que le Président Ouattara a même arrêté les poursuites contre les politiciens exilés et débloqué leurs comptes bancaires.

Alassane Ouattara va devoir libérer les militaires pros Gbagbo

Le chef de l’État ivoirien connait le risque d’une telle décision, mais il sait qu’elle était meilleure à une révolution qui aurait pu être encouragée par des mains extérieures. Il est cependant convaincu d’avoir mis un garde-fou autour de son régime en retenant une soixantaine d’officiers inconditionnels de Laurent Gbagbo en prison. Non, Paris veut aussi la libération de ces personnes pour enlever tous les prétextes aux demandeurs d’asile qui ne manqueront pas de les présenter comme « frères, oncles, cousins à l’africaine » preuves de la menace qui plane sur leur vie en Côte d’Ivoire.

Le Président Ouattara, après avoir libéré tout le monde, Mme Simone Gbagbo y compris, s’est envolé pour la France, en visite privée. Parviendra-t-il à convaincre pour continuer de bénéficier du soutien des autorités françaises ?

 

Source: .afrique-sur7.fr

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