Les lendemains de fête sont souvent difficiles. La Côte d’Ivoire n’en finit pas d’en faire l’amère expérience. Après l’affaire des primes détournées des champions d’Afrique 2015, la Fédération ivoirienne de football (FIF) se paie une nouvelle crise. Financière cette fois. L’instance fait face à de grosses difficultés pour honorer ses engagements.

Premières victimes : les clubs. Depuis trois mois, les subventions dues aux formations des trois premières divisions ivoiriennes ne sont plus versées. Pas (encore) de quoi perturber le déroulement des compétitions mais suffisant pour dégrader sérieusement les relations entre la FIF et les clubs. Le 12 mai dernier, la majorité des présidents des clubs de Ligue 1 (9 sur 14) ont décidé de boycotter une réunion avec l’instance en guise de protestation contre le non-versement des subventions.

Incompréhension

En attendant de connaître le dénouement du bras de fer mené avec les clubs, la crise financière qui secoue “la maison de verre” vient de faire une deuxième victime : les employés de la FIF, qui se plaignent de retards de salaire. “Cela fait deux mois qu’on n’est pas payé. La situation commence à être intenable. On a de la famille et des engagements à tenir. C’est difficile à supporter“, gronde un salarié cité par Sport-ivoire.ci.

Aux retards de salaire, s’ajoute un sentiment d’incompréhension. “On ne comprend pas qu’une organisation qui gagne autant d’argent ne puisse pas payer ses employés“, s’étonne le salarié de la FIF. Forte des participations des Eléphants au Mondial 2014, de leur sacre à la CAN 2015 et des contrats de sponsoring décrochés, la FIF aurait empoché 10 milliards de F CFA en un an (plus de 15 millions d’euros).

Où cet argent est-il passé ? Mystère. Si Alain Lobognon, limogé de son poste de ministre de la Promotion de la Jeunesse et des Sports, a fait les frais de l’affaire des primes a servi de fusible au gouvernement, la FIF n’est sans doute pas exempte de tout reproche dans les affaires qui secouent actuellement le football ivoirien.