Dimanche et Jeudi sont les deux jours de la semaine prisée par les Bamakois pour célébrer leur mariage. Si dans les autres capitales régionales les cortèges qui ne sont d’ailleurs pas obligatoires se font avec un peu de retenue, à Bamako c’est n’importe quoi. Les occupations anarchiques des artères lors de ces cérémonies de mariage créent des désagréments indescriptibles aux paisibles usagers de la circulation.
Pour tout dire les cortèges dans la cité des trois caïmans se déploient dans un cafouillage et un désordre ahurissants au nez et à la barbe des forces de l’ordre qui assistent impuissamment à ces excès comportementaux qui se terminent souvent en tragédie.
Les cérémonies de mariage à Bamako sont censées être des occasions de communion de cœur et d’esprit, de réjouissances dans la solidarité, la cordialité et la convivialité. Elles sont malheureusement devenues des théâtres de cauchemars en tout genre avec tous les accidents qui s’en suivent. Il y a même souvent mort d’homme.
Le mariage une fois scellé à la mairie, les véhicules bondés d’individus, les motos sur lesquelles sont installées deux ou trois personnes déferlent dans les rues dans un charivari assourdissant.
Au cours du safari ainsi lancé dans un concert de klaxons, tout est permis. La conduite à vive allure, les gestes acrobatiques sur les engins, le ronflement des moteurs, les surcharges de toute nature, la violation flagrante du code de la route sont les corollaires de ces cortèges sauvages contre lesquels les autorités doivent prendre des mesures draconiennes.
Chaque fois que nous croisons la route des acteurs de ces dérapages festifs, nous nous interrogeons. Ce laisser-aller peut-il continuer son petit bonhomme de chemin en toute impunité ? Dans quel pays sommes-nous ?
De plus en plus, les filles s’abonnent à ce spectacle désolant. Elles sont plus excitées que les garçons dans l’animation bronzée de ces cortèges irresponsables et hyper dangereux. Tout y passe comme gestes : soulèvement intempestif des pieds et mains, position debout sur les motos, exhibition de la tête au buste à travers les portières des véhicules, bref. Quel culot ? A cause de ces débordements inqualifiables, le sens du mariage a été vidé de son contenu. Le bonheur et la joie qui caractérisaient jadis cet évènement social majeur se sont transformés en drame dans la mesure où on y déplore des blessés graves et même souvent des décès suite aux accidents. Il est plus que jamais temps pour les autorités politiques et administratives de prendre le taureau par les cornes en interdisant purement et simplement ces pratiques à l’allure d’un véritable rallye urbain dans notre pays.
A.T.Dansoko
Malijet