Située dans la région de Kayes, la commune rurale de Sadiola couvre 46 villages et 52 hameaux. À cause de la mauvaise gestion des élus, les militants du mouvement ‘’Ensemble pour la commune de Sadiola’’ restent vent debout contre les élus. Dans une déclaration publiée le 24 octobre 2022, les militants et sympathisants tirent la sonnette d’alarme sur la gestion « catastrophique » de la commune. « La commune de Sadiola fait face à certains comportements illicites des élus. Parmi lesquels figurent des détournements, des mensonges, le vol et la médiocrité devenus monnaie courante »déplore la société civile. Pourquoi le droit n’est-il pas dit malgré ces faits avérés qui violent les textes ? Pourquoi malgré des plaintes avec preuve à l’appui les populations de la commune continuent d’assister à ces mêmes pratiques venant des élus de la commune ? S’interroge l’EPC. Via cette déclaration, la société civile souligne que « des comportements considérés comme une honte sont devenus une sorte de fierté pour les conseillers de la mairie de la commune rurale de Sadiola ».Depuis le début du mandat desdits élus, les membres de l’‘’Ensemble pour la commune de Sadiola’’, après avoir constaté plusieurs anomalies, ont saisi le tribunal de Kayes, engagé des avocats, voire dénoncé « les comportements mafieux des élus locaux. Des gens qui vivent du malheur de la population », lit-on dans la déclaration.
Aux dires des plaignants, le maire principal de la mairie de la commune rurale, en l’occurrence Toumany Dembélé, et son adjoint Moro Macalou « vivent et agissent en violation de la loi. Pourtant, indique-t-on, ils sont sous contrôle judiciaire depuis plusieurs années et n’ont ni peur de la loi, ni de la prison ».EPC annonce avoir saisi le vérificateur général de la République pour dénoncer les attitudes des deux(2) élus. Aussi, le mouvement confie avoir également saisi le ministère de la Justice et une brigade d’investigation de Bamako pour dénoncer l’attitude des incriminés. Mais hélas, dit-on, la situation ne fait que s’empirer. Dans ce document d’une page, il ressort que les conseillers de la mairie « se sont partagés 15 millions de nos francs ».Ensuite, poursuit-on, « le maire principal a vendu un engin de travaux public que la société Moolman avait offert à la commune. Cela, sans compter les rackets qui se poursuivent publiquement » au sein de la commune. Le mouvement conteste un autre fait inquiétant à Sadiola : « Nos élus ne se sont pas gênés de délivrer des autorisations illégales à des Chinois et aux Burkinabè qui exploitent l’or. Ces derniers détruisent nos champs, nos pâturages et nos routes au détriment de la population. Les élus l’ont fait pour leurs propres intérêts », explique-t-on dans la déclaration.
Par conséquent, des produits hautement toxiques et interdits sont utilisés à ciel ouvert par lesdits Chinois et Mossi(Burkinabè) dans plusieurs zones de la commune, argue l’EPC. Puis d’ajouter : « Récemment, le représentant des Chinois a révélé avoir donné 41 millions F CFA au sieur Moro Macalou, le 1er adjoint au maire, pour l’obtention des faveurs afin de s’adonner à son activité illégale ». « Aux dernières nouvelles, une plainte portant sur une affaire dont le montant serait estimé à plus de 900 millions F CFA serait en cours d’être portée contre les élus », lit-on dans la déclaration. Ainsi, les membres de l’EPC annoncent avoir appris, suite à un conseil des ministres récemment tenu, la prorogation du mandat des conseillers et élus communaux par les autorités de la transition. Ils appellent les plus hautes autorités à revoir le cas de la commune rurale de Sadiola. « Nous, société civile, demandons la mise en place d’une délégation spéciale à la tête de la mairie de Sadiola afin de défendre les intérêts supérieurs de la commune », ressort-on dans la déclaration signée par Yacouba Macalou, président du mouvement.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS