Les organisations faîtières du transport et du commerce, conduites par le président du Conseil malien des chargeurs (CMC), ont effectué une mission de haut niveau au Port autonome de Dakar. L’objectif était de trouver des solutions aux problèmes rencontrés sur l’axe Dakar-Bamako.
La mission conduite par Bakissima Sylla, président du CMC, a séjourné à Dakar du 19 au 23 juillet 2023. Outre le président du CMC et son 1er vice-président Jean Dakouo, la mission comprenait d’autres chambres consulaires : la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), le Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), le Conseil national du patronat du Mali (CNPM).
Elles ont bénéficié de l’expertise de la Fédération des transitaires commissionnaires en douanes agréés du Mali (Fetram) conduite par son président Souleymane Baba Traoré. Sur place, se sont joints à la délégation venue du Mali, les représentants de la douane, des Entrepôts maliens au Sénégal (Emase) et l’Union des transitaires maliens au Sénégal (Utrams).
Les hôtes maliens avaient pour principaux interlocuteurs, le directeur général du Port autonome de Dakar, les représentants des compagnies de navigation, de pesage et d’autres structures impliquées dans le trafic maritime.
Des préoccupations jugées majeures
Des préoccupations jugées majeures par les opérateurs économiques maliens ont motivé cette rencontre. Il s’agit des retards récurrents dans l’obtention des factures et des bordereaux de livraison pour charger les conteneurs, le manque d’interlocuteurs dans certaines compagnies maritimes, la lenteur de paiement dans les guichets Orabank, la non prise en compte des 21 jours de franchise indiqués sur le bordereau de livraison, la facturation des TVA pour les surestaries et la détention, l’absence de permanence pour la régularisation des pregates, la réduction des frais d’escorte, le manque de commodité pour les chauffeurs au sein du Port, le coût élevé du frais de magasinage, la difficulté d’application du règlement 14 de l’Uémoa pour la gestion du convoi exceptionnel, entre autres.
Toutes les préoccupations ci-dessus évoquées ont été répertoriées dans un tableau de bord avec des solutions proposées en face. La partie malienne a eu des engagements forts de la part du directeur général du Port, Mountaga Sy, pour la résolution des préoccupations soulevées. Comme pour joindre l’acte à la parole, une lettre circulaire de la direction nationale des Infrastructures routières et du Désenclavement signée le 27 juillet dernier, règle le point relatif au convoi exceptionnel. Aussi, pour pallier les difficultés de paiements des factures Maersk, des points Orange Money ont été créés le jeudi dernier à Dakar.
Par ailleurs, M. Sy a assuré que les opérateurs économiques seront remis dans leurs droits par les compagnies maritimes à travers le remboursement des frais indus de magasinage et de surestaries payés sur présentation des documents. En lieu et place du remboursement en liquidités, il a été préconisé un système de compensation. En plus, des solutions ont été trouvées aux 1700 conteneurs en abandon ou en souffrance au Port autonome de Dakar.
“Nous prenons en charge les préoccupations des opérateurs économiques maliens plus que les opérateurs économiques sénégalais. Vous ne devez pas vous sentir étrangers dans un pays frère. L’importance, la prise en charge de vos problèmes sera sans commune mesure avec les Sénégalais”, a promis Papa Sagna Mbaye, ministre des Pêches et de l’Economie maritime sénégalais.
Dans l’espoir que les solutions préconisées aux problèmes soulevés seront suivies et appliquées à la lettre, la délégation malienne a quitté Dakar à l’issue de cinq jours de pourparlers avec les acteurs du Port et les autorités en charge des Transports, de la Pêche et de l’Economie maritime.
Abdrahamane Dicko
Source : Mali Tribune