Alors que l’épidémie de Covid-19 vient d’être considérée comme une « pandémie », le Dr Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afrique, insiste sur la nécessité de réhabiliter les structures de prise en charge des malades sur le continent.
Alors que la Côte d’Ivoire vient d’annoncer qu’un malade du coronavirus a été identifié sur son sol, portant à douze le nombre de pays touchés sur le continent, l’Afrique reste globalement très peu impactée par l’épidémie. Les autorités sanitaires restent toutefois très vigilantes et l’Organisation mondiale de la santé (OMS, dont la zone « Afrique » exclut le Maroc, la Tunisie, le Libye, l’Égypte, le Soudan, l’Érythrée et la Somalie) coordonne la lutte et tente d’aider chaque pays à se tenir prêt et, le cas échéant, à réagir à l’arrivée de la maladie.
Originaire de Côte d’Ivoire et formé au Canada, le Dr Michel Yao est aujourd’hui à la tête des opérations d’urgence de l’OMS en Afrique et a notamment été impliqué dans la lutte contre les récentes épidémies d’Ebola. Il dirige et centralise aujourd’hui les efforts menés pour éviter que le coronavirus ne se répande sur l’ensemble du continent.
Jeune Afrique : Si l’on compare le développement de l’épidémie observé en Chine et dans d’autres parties du monde, à quel stade se trouve l’Afrique aujourd’hui ?
Michel Yao : Si l’on se fie à ce qu’on a vu ailleurs, nous sommes dans la phase de confinement, celle où on essaie de détecter tout ce qui pourrait introduire la maladie et d’isoler ce qu’on appelle les cas « clusters » [regroupements de cas dans un territoire délimité], de prendre les mesures pour éviter une propagation. C’est la première phase.
Le scénario de développement observé ailleurs
JA