En prélude à la 23e Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP23), les négociateurs maliens ont fait le point de la COP précédente et ont étalé les ambitions de notre pays sur le climat. La conférence de presse, ce vendredi, était présidée par Gologo Aminita Diarra, Chef de cabinet du ministre de l’Environnement.
-La COP23 se tiendra du 06 au 17 novembre sous la présidence des Iles Fidji. La délégation malienne se compose de 75 personnes accréditées dont des négociateurs et autres participants de la société civile. En Allemagne, tout comme ce fut le cas à Marrakech, le Mali aura son propre pavillon de 100 m2. Au dire de Dr Modibo Sacko, point focal changement climatique, cela donnera plus de poids à la présence de notre pays à ce rendez-vous mondial.
Les acquis du Mali depuis de la dernière Conférence des Parties sont nombreux. Dr Sacko en a cité quelques-uns: une meilleure visibilité du Mali à travers l’organisation d’évènements parallèles sur la lutte contre la pauvreté et le réchauffement climatique; la signature de l’Accord cadre de l’Alliance solaire internationale entre le Mali et l’Inde. Selon l’expert les acquis de notre pays, c’est aussi le renforcement de la diplomatie environnementale. Cela se ressent, avec l’adhésion du Mali au Comité des Chefs d’Etat et de gouvernement africains sur les changements climatiques (CAHOS). Le Mali est membre du GIEC; il assure aussi la présidence du groupe des négociateurs africains sur les changements climatiques et de la Direction de l’Initiative Africaine des Energies renouvelables.
Nouveaux défis, nouvelles ambitions
Initialement prévue pour 2020, l’entrée en vigueur, le 4 novembre 2016, de l’Accord de Paris a pris de court tout le monde y compris le Mali. Notre pays qui projetait de réduire, à l’horizon 2030, ses émissions de GES de 29% pour l’agriculture, 31% pour l’énergie et 21% pour le changement d’utilisation des terres et foresterie, a dû revoir ses ambitions. Selon Drissa Doumbia, l’un des négociateurs maliens, le Mali a donc élaboré une feuille de route sur la base de 2015- 2020. Dans ce document, l’accent a été mis sur six points. Il s’agit entre autre: de la gouvernance, de l’adaptation, de l’atténuation, du renforcement de capacité ou encore du Monitoring suivi-évaluation dans la mise en œuvre des programmes et projets liés au changement climatique.
A Bonn, le Mali et les autres pays africains espèrent surtout que la question de financement des programmes sera enfin réglée. Il faut rappeler qu’à Paris, les pays développés qui sont aussi les pays pollueurs avaient fait la promesse d’alimenter annuellement un fonds de 100 milliards de dollars. Depuis le décaissement de la somme n’est toujours pas effectif.
Mamadou TOGOLA