A Djibouti, le port de Doraleh veut poursuivre son développement et les Français pourraient y prendre part. Le 22 février, le pays avait cassé son contrat avec le géant émirati DP World qui gérait une partie de cette infrastructure cruciale dans la région, dont la capacité s’élève à 1,5 million de conteneurs par an. Cette décision unilatérale avait pris tout le monde de cours et inquiété les Etats-Unis. Washington craignait qu’à terme la Chine, très présente dans la région, ne contrôle en partie le port et puisse bloquer l’approvisionnement de sa base militaire dans le pays. Or aujourd’hui, la tournure semble toute autre.
Actuellement Djibouti gère totalement son port et l’ambition ne manque pas. « Nous voulons qu’il devienne un débouché naturel pour notre région, une station-service pour les navires et un hub pour le trafic régional », détaille Daoud Houmed, porte-parole Europe de la coalition au pouvoir.
Après le départ de DP World, d’autres concurrents en ont profité. Le 5 mars, l’armateur singapourien PIL a signé un contrat pour 300 000 conteneurs par an.
Mais Djibouti voit plus loin. Le pays veut agrandir son port, inauguré il y a un an, et dont la capacité s’élève à 1,5 million de conteneurs par an.
Un nouveau terminal de 660 millions de dollars est en projet. La concession pourrait être accordée en juillet et avant le lancement en septembre des travaux prévus pour deux ans. Or aujourd’hui, des négociations sont bien avancées avec le Français CMA/CGM pour gérer ce projet.
« Tout le monde sera servi à égalité »
L’option chinoise, crainte par les Américains, ne semble pas d’actualité. « Il n’est pas question de mettre en péril la souveraineté nationale. Le port restera la propriété de Djibouti et tout le monde sera servi à égalité », indique Daoud Houmed.
L’Etat et CMA/CGM comptent d’ailleurs contracter un prêt à un taux de 2% pour le nouveau terminal. « Le prêt ne vient pas des Chinois », confie une bonne source. Reste que DP World détient toujours 33% des parts et l’affaire est devant la justice. « Nous préférons un règlement amiable. Nous sommes d’ailleurs prêts à racheter leurs parts, non pour mettre fin aux poursuites mais pour disposer de notre patrimoine », précise Daoud Houmed.
source:Rfi