Des représentants des chefs de quartiers ; des élus municipaux ; des organisations de jeunes de la société civile et des partis politiques ; des pionniers de l’école fondamentale « Le Défi », du CAP de Lafiabougou étaient réunis hier, à la mairie de la commune IV, pour plancher sur le contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) en vue de la « Journée d’engagements publics » des acteurs politiques, de la société civile et des élus municipaux. Ce, dans le contexte de la régionalisation et de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Il s’agit là d’une initiative du Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (CRI-2002), s’inscrivant dans le cadre du projet « Partenariat pour l’Exercice d’une Gouvernance Appropriée (PEGA 2015-2018), dans les régions de Sikasso, Mopti, Tombouctou et au niveau national. Ledit projet a pour fil conducteur : « Le Citoyen et les Collectivités au cœur de l’action publique… »
Il faut signaler qu’aujourd’hui ce partenariat financé par la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) suisse au service de l’éducation à la citoyenneté et au civisme est considéré comme un cas d’école pour le portage des enjeux, des défis et des perspectives, en lien avec l’opérationnalisation de la nouvelle vision de la décentralisation fondée sur la régionalisation et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Le CRI-2002 entretient également un partenariat avec OXFAM.
La rencontre d’hier, animée par le président de CRI-2002, ancien ministre des Relations avec les institutions, le Dr Abdoulaye SALL, a permis de former et d’informer les participants sur le concept de contrôle citoyen de l’action publique ; ce qu’en disent les dispositions légales et réglementaires ; les enjeux, les défis et les perspectives pour la bonne gouvernance locale ; comment s’y frotter dans le cadre de l’émission télévisuelle « Carrefour d’opinions, Démocratie : les règles du jeu ».
Le conférencier a souligné que le contrôle citoyen de l’action publique se trouve plus que jamais au cœur des attentes, des préoccupations, des perspectives pour la renaissance de la République (res publica : la chose publique) et de l’État de droit dans notre pays, avec leurs valeurs, leurs principes, leurs symboles et leurs règles du jeu. Toutes choses, a-t-il soutenu, demande, voire exige, la valorisation des liens étroits entre les populations, les collectivités territoriales et leurs élus, dans les domaines aussi importants que l’accès à l’information ; la participation et l’implication des citoyens au processus et aux procédures d’élaboration, de contrôle, de suivi, d’évaluation du budget, les allocations budgétaires aux services sociaux de base en faveur des enfants, des jeunes, des femmes, du développement durable.
Au cours des échanges, le Dr SALL a mis en exergue la nécessité d’abattre les murs artificiels (ethnies, appartenance géographique) que les Maliens eux-mêmes ont érigés et qui ne sont pas de nature à favoriser une paix durable. Le plus important pour lui est que tous les fils de ce pays se considèrent comme des Maliens pour promouvoir l’harmonie sociale. Il en veut pour preuve que chaque fois que quelqu’un, de quelque bord qu’il soit, est tué, c’est un Malien qui meurt.
L’importance et le rôle des chefs de quartiers, des légitimités et des autorités traditionnelles dans la bonne gouvernance locale ont aussi été fortement promus par le Dr SALL, contact national de Transparency International, qui a tenu en haleine les participants.
La réaction desdits participants atteste que le message est passé 5/5 et que leur engagement ne devrait pas faire défaut pour la promotion du civisme.
Signalons que la finalité recherchée, à travers le Programme PEGA (2015-2018), est de contribuer à l’effectivité de la Nouvelle Vision de la Décentralisation fondée sur la Régionalisation issue des États Généraux de la Décentralisation des 21, 22, 23 octobre 2013, et la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé, et parachevé, respectivement les 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako.
Par ailleurs, il faut rappeler que l’émission télévisuelle « Carrefour d’opinions, Démocratie : les règles du jeu », fruit du partenariat Gouvernement/CRI-2002/ORTM/Commune IV/Centre d’animation pédagogique de Lafiabougou/Direction du développement et de la coopération suisse/OXFAM, servira de support au thème du contrôle citoyen de l’action publique. Ce qui confère une importance et une pertinence à cette émission ludique qui a retenu comme thématique : « le contrôle citoyen ; regards croisés enfants/jeunes/autorités traditionnelles/élus locaux. La municipalité leader de l’émission est la commune IV, même si l’on envisage son extension à d’autres communes de la capitale et de l’intérieur du pays.
Par Bertin DAKOUO